MONTRÉAL - Près de 37 ans après avoir remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques de Montréal, « Sugar » Ray Leonard n’a pas perdu sa place de choix dans le coeur des amateurs de sports de la Belle Province.
Mais c’est davantage son duel face à Roberto Duran, présenté le 20 juin 1980 au Stade olympique, qui a largement contribué à sa popularité, même s’il avait subi à ce moment-là la première défaite de sa glorieuse carrière.
« Le combat contre Duran m’a permis de devenir un bien meilleur boxeur », a avoué Leonard, mardi soir, en marge du lancement du livre « The Future of Boxing » tenu au chic Ritz-Carlton.
« J’ai appris que je ne pouvais pas gagner en étant que physique, que je devais utiliser la vitesse de mes mains et aussi un tout petit peu de psychologie. »
Contrairement à la quasi-totalité de ses contemporains, Leonard a disputé bon nombre de chocs face aux meilleurs de sa profession. Il croit d’ailleurs que certains d’entre eux pourraient un jour amèrement regretter de ne pas avoir saisi pareille occasion une fois qu’ils seront retraités.
« Mes combats contre Duran, mais également ceux contre Thomas Hearns et Marvin Hagler ont tous été très spéciaux », a expliqué celui qui a été champion dans cinq catégories de poids différentes. « Ces combats sont aujourd’hui indissociables de ma personnalité. »
« Heureusement, il semble y avoir maintenant plusieurs boxeurs prêts à défier Floyd Mayweather fils, sans aucun doute le meilleur de tous. Sauf que nous ne pouvons pas oublier que nous sommes passés à côté d’un grand combat avec Manny Pacquiao. »
« Mais le fait qu’il n’y ait pas de champion américain chez les poids lourds me fait dire qu’il y a quelque chose qui cloche. Mais la boxe va trouver le moyen de survivre. »
Une expérience d’une vie
Même si l’équipe américaine masculine de boxe olympique a fait chou blanc aux derniers Jeux de Londres pour la première fois de son histoire, Leonard conseille à qui veut l’entendre de tenter l’expérience.
« J’ai obtenu beaucoup de visibilité avec les Jeux », a reconnu le médaillé d’or chez les super-légers. « C’est sûr que mes combats ont été présentés à la télévision généraliste, tandis que maintenant, ils se retrouveraient sur une chaîne cablée. »
En plus de Leonard, Leon Spinks, Jake « Raging Bull » LaMotta et l’arbitre Joe Cortez étaient présents pour assister au lancement de l’ouvrage qui propose plus d’une cinquantaine d’entrevues exclusives avec diverses personnalités du monde de la boxe.
Les promoteurs de la soirée ont également profité de l’occasion pour remettre à Spinks une nouvelle médaille d’or, après qu’il se soit fait voler la sienne à son domicile il y a cinq ans. Spinks avait été sacré chez les mi-lourds avant d’infliger à Muhammad Ali sa troisième défaite pour devenir champion unifié chez les lourds.
Source RDS