HERELIUS:" JE N'AI JAMAIS DOUTE"
Une semaine tout juste aprés son exploit en terre allemande où il est allé battre avant la limite l'ancien champion WBA des poids lourds-légers, Firat Arslan, le français Steve Hérélius désormais détenteur de la ceinture "par intérim" WBA revient pour NetBoxe sur ce combat. Visiblement satisfait par le devoir accompli et malgré tout lucide, il nous fait part au cours de cet entretien de ses projets immédiats et futurs.
NB: Quelles sont tes impressions après le combat ?
Je ressens un immense soulagement. Ce fut, de loin, le combat le plus difficile de ma carrière. Arslan est un véritable rouleau compresseur et un sacré encaisseur. Malgré la dureté de mes coups, il ne cessait d’avancer. Bien heureusement, je m’étais bien entraîné physiquement et psychologiquement. Je n’ai jamais douté.
NB: Quelle fut la clé du combat ?
Beaucoup de facteurs ont joué : ma détermination, ma très bonne préparation physique qui m’a permis de faire face à ce bulldozer et un bon moral alors que mon entourage n’a cessé de m’alerter sur mon retard. Mais, avant tout, c’est en pensant à mes enfants que j’ai pu puiser la force nécessaire au moment opportun.
NB: Comment trouves-tu Arslan ?
C’est un grand boxeur. Il n’a pas été champion du monde pour rien. Physiquement, c’est vraiment le plus fort de la catégorie. J’avoue même qu’au 11ème round, lorsque j’ai entamé mon accélération, je pensais qu’il simulait afin que je me fatigue plus. J’ai vraiment été triste pour lui quand je l’ai vu quitter le ring sur une civière. J’aurais aimé soulevé la ceinture à ses côtés car il a bien combattu. La boxe est avant tout un sport et un art, on ne combat pas pour de tels résultats.
NB: Arslan parle déjà d’une revanche. Te sens-tu prêt à la lui accorder ?
Toutes les options du combat étaient en sa faveur : il boxait à domicile avec un public entièrement acquis à sa cause et la réunion a été organisée par son promoteur. Dès lors, je partais, selon moi, avec un handicap certain face aux juges. La question est de savoir qu’est-ce qu’aurait fait Arslan s’il avait gagné le combat. M’aurait-il offert une revanche? Avec tout le respect que je dois aux boxeurs Allemands, je pense qu’ils sont trop « gâtés ». Ils ont tellement d’opportunités mondiales qui s’offrent à eux qu’ils pensent pouvoir tout se permettre et obtenir ce qu’ils veulent quand ils le veulent. Malgré le bon accueil qui m’a été réservé, je ne suis pas à leur disposition. Enfin, une revanche ne m’apporterait rien surtout qu’en cas de victoire on se contenterait de dire qu’il s’agit d’une simple confirmation.
NB: Quelle sera la prochaine étape pour toi ?
Je me suis tellement sacrifié pour ce combat contre Arslan durant 6 mois que je ne pense qu’à me reposer. Je dois partir en Roumanie et en Guadeloupe avec mes enfants. Mon programme dépendra de la décision de la WBA qui va s’expliquer avec mon promoteur. Soit, elle destituera Guillermo Jones de son titre qu’il n’a pas défendu depuis presque 2 ans et je deviendrai le champion à part entière, soit nous nous affronterons afin de nous départager. Tout de même, je ne sais pas si je pourrais bénéficier d’une défense par dérogation.
NB: Que penses-tu des champions de ta catégorie ?
Je pense que le meilleur est Guillermo Jones. C’est le plus expérimenté et le plus complet : il est très fort techniquement, physiquement et frappe très fort. Juste derrière, je vois Steve Cunningham. Ce n’est pas un frappeur mais il est très bon techniquement et est très rapide. C’est un boxeur très difficile à manœuvrer. En 3ème position, je dirais Krzysztof Wlodarczyk qui est un sacré frappeur et qui est surtout imperturbable. Pour finir, je vois Marco Huck qui est, lui, fort physiquement mais trop stéréotypé. Et moi, je suis très loin derrière !(Rires)
NB: Penses-tu avoir gagné en reconnaissance grâce à ce combat ?
(Rires) La preuve, mon téléphone n’arrête pas de sonner pour donner des interviews alors qu’avant le combat j’étais très peu sollicité. Mais, rassures-toi, Netboxe était en contact avec moi bien avant que je ne devienne champion et a fait des articles sur moi qui ont été diffusés sur différents réseaux américains. Pour moi, la plus grosse récompense reste l’accueil de mes enfants et leurs câlins à mon arrivée. Je pourrais refaire le combat rien que pour cela. Contrairement aux Etats-Unis, en Allemagne la catégorie des lourds légers a un niveau très élevé et reconnu. D’ailleurs, le « Tournoi des 6 » se prépare et j’espère que ma victoire contre Arslan me permettra d’y participer. J’espère que cette ceinture me permettra de devenir le Gant d’Or 2010 (Rires).
NB: Aimerais-tu affronter de grands noms français comme Mormeck et Tiozzo ?
Pour MORMECK, il boxe chez les lourds et ne pourra jamais descendre dans ma catégorie pour m’affronter car son but est sans équivoque; c’est faire un championnat du monde chez les lourds. Pour Tiozzo, je ne l’affronterai pas juste pour l’affronter. Certes, c’était un très grand champion. Mais, cela fait quand même 5 ans qu’il n’a pas boxé. S’il fait son come back juste pour m’affronter, il aura tout gagné car si je le bats on dira que je n’ai aucun mérite face à un vieux retraité et si je perds je n’aurais plus aucune crédibilité. En revanche, s’il fait un come back en prouvant qu’il est en forme face à d’autres, ce sera un honneur et un plaisir pour moi d’offrir à la France un championnat du monde franco-français.
NB: Rachid El Hadak est numéro 12 WBA. Serais-tu intéressé pour l’affronter par dérogation ?
Ce n’est pas parce qu’il est numéro 12 que je vais l’affronter. Il est juste champion de France. Il doit donc faire ses preuves pour espérer disputer un championnat du monde. J’aurais pu l’affronter lors de mon deuxième combat en lourds légers mais il a refusé. Moi aussi, quand j’étais champion de France, Mormeck était champion du monde et n’a jamais pensé à m’affronter parce qu’avant le championnat du monde il faut faire ses preuves. Kamel Messani |
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