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dimanche 8 mai 2011

Marvin Hagler: «Les boxeurs n’ont plus faim»

Marvin Hagler: «Les boxeurs n’ont plus faim»

BOXE | De passage à Genève pour retrouver ses amis, l’un des plus grands pugilistes de l’histoire livre ses impressions. 

© DR | Marvin Hagler, hier à Genève, en compagnie de Carl Emery.

Jean-Antoine Calcio | 07.05.2011 | 00:02

Lorsque les guerriers se rencontrent, les valeurs se trouvent au rendez-vous! Carl Emery et ses potes, l’élite des mordus de la boxe et des sports de combat, ont accueilli Marvin «Marvelous» Hagler hier à Genève. Leur rencontre? «Un jour un ami m’a donné le numéro de portable de Marvin, lance Carl Emery. Olivier Muller a décidé de l’appeler pour l’inviter à fêter les vingt ans de son affrontement face à Hearns. C’était en 2005 et il a spontanément accepté. Quel honneur! Depuis nous avons cultivé de vrais liens d’amitié. Hier, il est venu évoquer et transmettre à ses amis genevois l’esprit du Hall of Fame de la boxe. C’est lui qui nommera le boxeur de l’année en fonction des critères drastiques qui ont été définis.»
Ce pugiliste exceptionnel qui a marqué l’histoire du noble art a accepté de répondre à quelques questions.
Quelle est votre vie aujourd’hui?
J’ai atteint tous les objectifs que je me suis fixés dans ma vie de boxeur. Je n’aurais jamais pu espérer mieux. Je suis très actif. Je mène ma carrière d’acteur, j’ai ma fondation pour la promotion de l’éducation. Je suis membre également du World Boxing Hall of Fame. Je suis sur la route presque tous les jours depuis près de vingt ans! Je suis un perfectionniste dans tout ce que je fais, cela demande donc beaucoup de temps.
Quelle image gardez-vous de votre combat contre Leonard? Avez-vous l’impression d’avoir été floué d’autant qu’un nouveau décompte électronique vous donne largement vainqueur?
Disons que cela reste un souvenir! Ce qui m’a le plus marqué, c’est surtout qu’ils ont refusé de m’accorder une revanche. Pendant sept ans, j’ai détenu tous les titres mondiaux. J’étais le seul et unique champion du monde des poids moyens. Cela veut dire aussi moins d’entrée d’argent pour les fédérations qui doivent se «partager» un champion. Vous comprenez maintenant pourquoi cela arrangeait pas mal de monde que le titre ne soit plus unifié.
Quelles différences majeures remarquez-vous entre la boxe de votre époque et celle d’aujourd’hui?
Je ne vois plus de sacrifice, ni de faim, dans les yeux des boxeurs. J’ai le sentiment que les jeunes attendent que l’événement arrive, plutôt que de le créer.
Si vous devez citer un boxeur de l’histoire, lequel serait-ce et pourquoi?
Il y en a tellement! Il est difficile d’en citer un seul. Ce que je peux dire, c’est que l’un des combattants qui m’a appris justement le goût du sacrifice est Rocky Marciano, qui vient de la même ville que moi, Brockton.
Que vous inspirent les sports pieds-poings et le MMA?
Je pense que ces gars doivent avoir deux cerveaux, un pour les coups de poing, un pour les coups de pied.
Il semble que vous jouez un rôle important – notamment dans le cadre d’une initiative de Carl Emery – dans les sports de combat et leur éthique.
L’initiative de Carl est louable car la prolifération des titres mondiaux tourne au ridicule. Il semble désormais plus facile d’être champion du monde que champion national. Le public n’est pas dupe. Si demain vous organisez un combat Pacquiao contre Mayweather, vous ferez salle comble, car tout le monde sait que ce sont les deux meilleurs combattants de leur catégorie. Qu’il soit reconnu ou non par une fédération est secondaire. Ce sont les meilleurs. C’est ce que le public, les médias et même les boxeurs, les purs, veulent!

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