Bute toujours champion IBF - Jacques Boissinot
Texte de Pascal Lapointe - La Zone de Boxe - Au cours des dernières semaines, les deux éclopés du Super Six, Andre Dirrell et surtout Mikkel Kessler, ont relayé par les médias leur ouverture à l'égard d'un duel avec Lucian Bute. Tant mieux, c'est le genre d'affrontement qu'espèrent les amateurs, Bute lui-même et le réseau américain Showtime, avec qui le Roumano-Québécois s'est engagé, pour trois combats selon l'information qui circule.
Mais pour l'instant, le premier combat de cette entente opposera Bute et Brian Magee. L'Irlandais de 35 ans est ce qu'on appelle dans son coin de pays un « solid operator ». Jusqu'à 30 ans, il a bâti sa réputation en remportant plusieurs victoires d'une certaine envergure. Il est notamment l'un des deux seuls boxeurs à avoir enregistré un K.-O. aux dépens du Sud-Africain à la mâchoire de caoutchouc Andre Thysse. Mais il s'est aussi fait connaître en faisant bonne figure dans ses trois défaites, surtout contre un jeune Carl Froch.
Depuis son revers face au « Cobra » en 2006, Magee est resté invaincu en dix combats. Sa carrière a réellement repris son envol début 2010 lorsqu'il a conquis contre Mads Larsen le championnat d'Europe des super-moyens, titre qu'il a dû abandonner pour défier Bute. Gaucher, il préfère saisir l'initiative pour faire valoir en enchaînement une force de frappe respectable, mais peut aussi boxer en contre. Si face à Bute il se révèle aussi vulnérable à l'uppercut qu'il l'a été contre Froch, il risque de connaître le même sort que Librado Andrade, Fulgencio Zuniga et autres Donnell Wiggins et voir ses jambes sciées par une gauche au corps.
Le combat de soutien principal
Quand Edison Miranda a décidé qu'il ne pouvait ou ne voulait pas se battre à 168 livres, trois noms ont circulé pour le remplacer contre Renan St-Juste : Fulgencio Zuniga, Alejandro Berrioet Enrique Ornelas. C'est d'abord le premier qui a été retenu, mais on lui a ensuite substitué le deuxième en raison d'une blessure. Ce qui ne semble pas idéal pour St-Juste. Des trois candidats, Berrio est celui qui cogne le plus fort par une énorme marge et, peut-être aussi important, il est également celui qui se sert le mieux de sa grandeur. Et l'on sait que St-Juste est beaucoup plus à l'aise face aux boxeurs de sa taille. À 5 pi 9 po, le Québécois concèdera quatre pouces à son rival, à qui Bute a soutiré le titre de champion du monde IBF des super-moyens en octobre 2007.
Par contre, comparativement à Zuniga et à Ornelas, Berrio a une mâchoire vulnérable. En effet, ses cinq défaites en carrière ont été subies par mise hors de combat. On peut donc supposer que St-Juste a les outils nécessaires pour lui faire mal. Qui plus est, il est raisonnable de penser que le Colombien a laissé une partie de lui-même dans le ring du Centre Bell lorsque Bute lui a passé un violent K.-O. Malgré les six victoires qu'il a alignées depuis, ce qu'il lui reste dans le réservoir est encore à définir.
[NDLR : Au moment la publication, on ne sait toujours pas si St-Juste va combattre Berrio ou s'il va déclarer forfait à cause d'une pharyngite.]
Les préliminaires
- En décembre dernier, Michael Lozada représentait un adversaire sans grand intérêt pour un pugiliste avec la feuille de route du mi-moyen (147 livres) Paulie Malignaggi. Mais pour un espoir qui en est à son quinzième combat et qui vient tout juste de passer à 140 livres, comme Pier-Olivier Côté? Ça semble une bonne idée. Il reste qu'il faut s'attendre à ce que la force de frappe d'« Apou » soit le facteur déterminant de ce combat.
- J'ai écrit l'automne dernier que Benoît Gaudet était à un résultat significatif près de réapparaître dans les classements mondiaux à 130 livres et qu'une victoire sur Ceferino Dario Labarda devrait accomplir le travail. Mais l'Argentin a été bien battu, et Gaudet ne figure toujours dans aucun classement mondial des 15 meilleurs aspirants. Adrian Verdugo peut encore moins être perçu comme un tremplin pour l'athlète de Drummondville que Labarda : il est à peine parvenu à arracher un round sur 16 à Logan McGuinness et Tony Luis.
- L'inclusion de Vanes Martiroysan dans le programme est la première manifestation concrète des liens qui ont été tissés entre Interbox et le promoteur américain Top Rank – ce dernier devrait rendre la pareille à l'organisation québécoise en donnant à Pier-Olivier Côté une place dans les préliminaires du prochain combat de Manny Pacquiao. Martiroysan est un jeune aspirant au style classique qui est doté d'atouts multiples, comme la vitesse, la puissance et la mobilité. Il a dominé tous ses adversaires en carrière, à l'exclusion du vétéran Kassim Ouma.
Pour garder la main en vue d'un combat plus important prévu fin avril, Martiroysan s'attaque àBladimir Hernandez. Comme on l'a vu contre David Lemieux, le Mexicain a de belles qualités, mais il encaisse aussi les coups de plein fouet avec avidité. Cela ne pardonnera pas samedi soir.
- Contrairement à Benoît Gaudet, Sébastien Gauthier est réapparu dans un classement mondial (15e place chez les super-mouche à l'IBF) à la suite de sa dernière victoire. Son adversaire de samedi, Jovanny Soto, est un peu gauche et manque de victoires substantielles pour un pugiliste qui évolue à un niveau aussi élevé. Cependant, il a un bon gabarit pour un poids coq et ses 26 K.-O. en 31 victoires témoignent d'une force de frappe dont Gauthier devra se méfier.
- Être boxeur professionnel au Québec, ce n'est pas une sinécure. Mais en Roumanie, ça semble encore plus ardu. Prenons le cas de Viorel Simion. Après une longue et fructueuse carrière amateur dont les faits saillants comprennent une troisième place au championnat d'Europe 2002 et une médaille d'or des Jeux de la Francophonie 2001, Simion a fait le saut chez les pros en mai 2006. Le poids plume n'a depuis accumulé que 12 combats, tous des victoires, ainsi que la ceinture de champion méditerranéen WBC, titre un peu étrange pour un Roumain, à bien y penser.
Voilà donc que Simion fait partie d'un événement d'Interbox grâce aux relations roumaines du promoteur. Il rencontrera Pedro Navarrete, qui s'est bien comporté lors de ses deux visites précédentes au Québec tout en montrant ses limites côté talent.
- Comme numéro un chez les poids moyens en boxe amateur québécoise, Jean Pascal a passé le relais à Adonis Stevenson, qui a cédé la place à Francy Ntetu, qui a été relevé par Schiller Hippolite. C'est maintenant au tour de ce dernier, un boxeur agile doté de bons réflexes, de faire ses débuts professionnels. Il affrontera Patrick Tessier, à qui Ntetu et Nicholson Poulard ont déjà passé le K.-O. en moins de 90 secondes. Mais Hippolite n'a probablement pas la frappe des deux autres, alors la rencontre pourrait être plus longue.
- Comme il a délaissé la boxe de 2008 à 2010, Colin Fish n'a pas un aussi vaste palmarès que la plupart des espoirs qui, comme Mikaël Zewski, attirent l'attention du super-gérant Cameron Dunkin. D'autant que sa carrière amateur a pris fin lorsqu'il a été exclu de l'équipe canadienne des Jeux du Commonwealth pour avoir omis de se présenter au camp d'entraînement obligatoire.
Mais le talent du mi-lourd ontarien est indéniable, et c'est sans doute ce qui a convaincu Dunkin de travailler avec lui. Il y a peu à dire sur son rival pour ses débuts professionnels, le Vancouverois Mike Buccanan, sauf qu'il a fait match nul à son seul combat en carrière… et qu'il est âgé de 43 ans!
Samedi soir, si vous n'êtes pas sur place, n'hésitez pas à rafraîchir régulièrement la page d'accueil de La Zone de Boxe pour obtenir le compte rendu en direct des combats de la soirée. Vous pouvez même nous suivre sur Twitter pour avoir les résultats à la seconde même de leur annonce, ou presque.
Mais pour l'instant, le premier combat de cette entente opposera Bute et Brian Magee. L'Irlandais de 35 ans est ce qu'on appelle dans son coin de pays un « solid operator ». Jusqu'à 30 ans, il a bâti sa réputation en remportant plusieurs victoires d'une certaine envergure. Il est notamment l'un des deux seuls boxeurs à avoir enregistré un K.-O. aux dépens du Sud-Africain à la mâchoire de caoutchouc Andre Thysse. Mais il s'est aussi fait connaître en faisant bonne figure dans ses trois défaites, surtout contre un jeune Carl Froch.
Depuis son revers face au « Cobra » en 2006, Magee est resté invaincu en dix combats. Sa carrière a réellement repris son envol début 2010 lorsqu'il a conquis contre Mads Larsen le championnat d'Europe des super-moyens, titre qu'il a dû abandonner pour défier Bute. Gaucher, il préfère saisir l'initiative pour faire valoir en enchaînement une force de frappe respectable, mais peut aussi boxer en contre. Si face à Bute il se révèle aussi vulnérable à l'uppercut qu'il l'a été contre Froch, il risque de connaître le même sort que Librado Andrade, Fulgencio Zuniga et autres Donnell Wiggins et voir ses jambes sciées par une gauche au corps.
Le combat de soutien principal
Quand Edison Miranda a décidé qu'il ne pouvait ou ne voulait pas se battre à 168 livres, trois noms ont circulé pour le remplacer contre Renan St-Juste : Fulgencio Zuniga, Alejandro Berrioet Enrique Ornelas. C'est d'abord le premier qui a été retenu, mais on lui a ensuite substitué le deuxième en raison d'une blessure. Ce qui ne semble pas idéal pour St-Juste. Des trois candidats, Berrio est celui qui cogne le plus fort par une énorme marge et, peut-être aussi important, il est également celui qui se sert le mieux de sa grandeur. Et l'on sait que St-Juste est beaucoup plus à l'aise face aux boxeurs de sa taille. À 5 pi 9 po, le Québécois concèdera quatre pouces à son rival, à qui Bute a soutiré le titre de champion du monde IBF des super-moyens en octobre 2007.
Par contre, comparativement à Zuniga et à Ornelas, Berrio a une mâchoire vulnérable. En effet, ses cinq défaites en carrière ont été subies par mise hors de combat. On peut donc supposer que St-Juste a les outils nécessaires pour lui faire mal. Qui plus est, il est raisonnable de penser que le Colombien a laissé une partie de lui-même dans le ring du Centre Bell lorsque Bute lui a passé un violent K.-O. Malgré les six victoires qu'il a alignées depuis, ce qu'il lui reste dans le réservoir est encore à définir.
[NDLR : Au moment la publication, on ne sait toujours pas si St-Juste va combattre Berrio ou s'il va déclarer forfait à cause d'une pharyngite.]
Les préliminaires
- En décembre dernier, Michael Lozada représentait un adversaire sans grand intérêt pour un pugiliste avec la feuille de route du mi-moyen (147 livres) Paulie Malignaggi. Mais pour un espoir qui en est à son quinzième combat et qui vient tout juste de passer à 140 livres, comme Pier-Olivier Côté? Ça semble une bonne idée. Il reste qu'il faut s'attendre à ce que la force de frappe d'« Apou » soit le facteur déterminant de ce combat.
- J'ai écrit l'automne dernier que Benoît Gaudet était à un résultat significatif près de réapparaître dans les classements mondiaux à 130 livres et qu'une victoire sur Ceferino Dario Labarda devrait accomplir le travail. Mais l'Argentin a été bien battu, et Gaudet ne figure toujours dans aucun classement mondial des 15 meilleurs aspirants. Adrian Verdugo peut encore moins être perçu comme un tremplin pour l'athlète de Drummondville que Labarda : il est à peine parvenu à arracher un round sur 16 à Logan McGuinness et Tony Luis.
- L'inclusion de Vanes Martiroysan dans le programme est la première manifestation concrète des liens qui ont été tissés entre Interbox et le promoteur américain Top Rank – ce dernier devrait rendre la pareille à l'organisation québécoise en donnant à Pier-Olivier Côté une place dans les préliminaires du prochain combat de Manny Pacquiao. Martiroysan est un jeune aspirant au style classique qui est doté d'atouts multiples, comme la vitesse, la puissance et la mobilité. Il a dominé tous ses adversaires en carrière, à l'exclusion du vétéran Kassim Ouma.
Pour garder la main en vue d'un combat plus important prévu fin avril, Martiroysan s'attaque àBladimir Hernandez. Comme on l'a vu contre David Lemieux, le Mexicain a de belles qualités, mais il encaisse aussi les coups de plein fouet avec avidité. Cela ne pardonnera pas samedi soir.
- Contrairement à Benoît Gaudet, Sébastien Gauthier est réapparu dans un classement mondial (15e place chez les super-mouche à l'IBF) à la suite de sa dernière victoire. Son adversaire de samedi, Jovanny Soto, est un peu gauche et manque de victoires substantielles pour un pugiliste qui évolue à un niveau aussi élevé. Cependant, il a un bon gabarit pour un poids coq et ses 26 K.-O. en 31 victoires témoignent d'une force de frappe dont Gauthier devra se méfier.
- Être boxeur professionnel au Québec, ce n'est pas une sinécure. Mais en Roumanie, ça semble encore plus ardu. Prenons le cas de Viorel Simion. Après une longue et fructueuse carrière amateur dont les faits saillants comprennent une troisième place au championnat d'Europe 2002 et une médaille d'or des Jeux de la Francophonie 2001, Simion a fait le saut chez les pros en mai 2006. Le poids plume n'a depuis accumulé que 12 combats, tous des victoires, ainsi que la ceinture de champion méditerranéen WBC, titre un peu étrange pour un Roumain, à bien y penser.
Voilà donc que Simion fait partie d'un événement d'Interbox grâce aux relations roumaines du promoteur. Il rencontrera Pedro Navarrete, qui s'est bien comporté lors de ses deux visites précédentes au Québec tout en montrant ses limites côté talent.
- Comme numéro un chez les poids moyens en boxe amateur québécoise, Jean Pascal a passé le relais à Adonis Stevenson, qui a cédé la place à Francy Ntetu, qui a été relevé par Schiller Hippolite. C'est maintenant au tour de ce dernier, un boxeur agile doté de bons réflexes, de faire ses débuts professionnels. Il affrontera Patrick Tessier, à qui Ntetu et Nicholson Poulard ont déjà passé le K.-O. en moins de 90 secondes. Mais Hippolite n'a probablement pas la frappe des deux autres, alors la rencontre pourrait être plus longue.
- Comme il a délaissé la boxe de 2008 à 2010, Colin Fish n'a pas un aussi vaste palmarès que la plupart des espoirs qui, comme Mikaël Zewski, attirent l'attention du super-gérant Cameron Dunkin. D'autant que sa carrière amateur a pris fin lorsqu'il a été exclu de l'équipe canadienne des Jeux du Commonwealth pour avoir omis de se présenter au camp d'entraînement obligatoire.
Mais le talent du mi-lourd ontarien est indéniable, et c'est sans doute ce qui a convaincu Dunkin de travailler avec lui. Il y a peu à dire sur son rival pour ses débuts professionnels, le Vancouverois Mike Buccanan, sauf qu'il a fait match nul à son seul combat en carrière… et qu'il est âgé de 43 ans!
Samedi soir, si vous n'êtes pas sur place, n'hésitez pas à rafraîchir régulièrement la page d'accueil de La Zone de Boxe pour obtenir le compte rendu en direct des combats de la soirée. Vous pouvez même nous suivre sur Twitter pour avoir les résultats à la seconde même de leur annonce, ou presque.
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