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lundi 29 avril 2013

Nouvelle donne: Les boxeurs français obligé de boxer à l'étranger



portailler
Yoann Portailler, ici en 2011, vainqueur face au letton Kirillovs. Photo : http://www.ffboxe.com
Boxer à l’extérieur n’est jamais chose aisée. Il y a le public, les juges, les aléas du voyage… Dans ces conditions, parcourir 17000 km pour affronter le champion d’Australie sur ses terres n’avait rien d’une ballade touristique. Un « casse-pipe » à peine déguisé. « Nous avons accepté la seule offre de combat proposée depuis novembre, confiait Serge Pantel, l’entraîneur de Yoann Portailler sur le site fédéral. Nous n’avons pas le choix si on veut pratiquer le sport qu’on aime et donner un objectif à ses entraînements ».
En France, depuis trop longtemps maintenant, on fait venir des boxeurs de l’Est pour faire briller nos espoirs locaux. Des ouvriers du ring, corvéables à merci, prêts à faire 800 km à cinq dans une voiture, pour « un sandwich et un billet ». Aujourd’hui, faute d’organisations, ce sont nos boxeurs qui sont appelés comme faire-valoir aux quatre coins du monde. Au Royaume-Uni, en Allemagne, jusqu’aux destinations plus lointaines.
Les conditions ne sont pas les mêmes, fort heureusement, mais l’exil des boxeurs français est une tendance qui s’accentue depuis plusieurs années. L’an dernier, Karim Achour, est allé affronter Murray en Angleterre. Défaite aux points. Yvan Mendy a perdu lui aussi, en Ukraine, quand Hadillah Mohoumadi livrait un grand combat chez le britannique James De Gale, champion olympique à Pékin.
Moins technique, le français s’était montré extrêmement combatif, coinçant systématiquement son adversaire entre les cordes. A l’issue du combat, perdu aux points, l’un des juges ne lui avait accordé qu’un seul round…
Les règles du boxing business sont ainsi faites. A l’extérieur, un combat équilibré qui va à son terme ira souvent en faveur du local, quand une courte défaite de ce dernier sera déclarée match nul. Au Royaume-Uni, les journeymans, boxeurs aguerris qui courent les galas pour tester les espoirs locaux, ont l’habitude d’en rire : « you have to knock him out for a draw ! » (*)
Les exceptions sont aussi rares qu’elles sont belles. L’année dernière, Jonathan Profichet était allé créer la surprise en Allemagne en stoppant Denis Simcic au premier round. Une victoire avant la limite ne souffre d’aucun degré de subjectivité.
Reste qu’une carrière pro ne se construit pas sur des coups d’éclats à l’étranger. Avant d’aspirer à un titre, un boxeur doit se former, étape par étape, avec des oppositions de plus en plus relevées. Aujourd’hui les boxeurs français n’ont plus l’occasion de s’aguérir dans leur pays et se voient forcés d’accepter des combats difficiles à l’étranger, sans y être toujours préparés.
Après la défaite de Jean-Marc Mormeck face à Wladimir Klitschko en mars dernier, son ancien promoteur, Gérard Teysseron, m’avait confié. « Aujourd’hui, je n’aurai même plus les diffuseurs pour faire monter des jeunes comme Jean-Marc… »
Jean-Charles Barès 
(*) « pour obtenir un match nul, il faut mettre KO l’adversaire ! »

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