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mardi 8 février 2011

Gihade Lagmiry, 23 ans, championne de France en boxe amateur et étudiante en médecine


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Gihade Lagmiry, 23 ans, championne de France en boxe amateur et étudiante en médecine

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Championne de France en boxe amateur (catégorie - 69 kg) pour la troisième année consécutive, Gihade Lagmiry, 23 ans, raconte son quotidien atypique entre médecine et combat.Comment t’est venue cette pour passion pour la boxe ?
Gihade Lagmiry : Je pratique la boxe depuis quatre ans à peine. Avant je jouais au handball, malheureusement à cause de mes études, j’ai dû déménager. Une fois arrivée à Tours, ça devenait difficile de m’entraîner avec mon équipe, je ne voulais pas être un poids pour l’équipe. J’ai donc arrêté. Mon frère faisait de la boxe thaïlandaise et m’a demandé de venir avec lui à l’entraînement. J’ai essayé et j’y ai très vite pris goût. Je suis passée de la boxe thaïlandaise à la boxe anglaise, à la fin de cette première année. C’est à ce moment-là que j’ai obtenu mon premier titre de Championne de France, en boxe amateur.


Et la médecine ?
Gihade Lagmiry : J’ai toujours été fascinée par mon médecin de famille, qui me suivait depuis toute petite. N’ayant pas connu mon père biologique, j’ai sans doute dû reporter cette image sur mon médecin. Ça peut paraître un peu cliché, mais enfant, je ne lâchais pas ma petite mallette de docteur et me baladais un stéthoscope en plastique autour du cou ! Plus les années passaient, plus je me rendais compte que mon rêve était réalisable, donc je me suis accrochée et je n’ai jamais lâché.
Quels sont tes prochains objectifs sportifs ?
Gihade Lagmiry : Jongler entre mon travail à l’hôpital et les entraînements a été très compliqué cette année car je suis en internat. Avant, je m’arrangeais avec le doyen de l’université pour faire coïncider mes deux emplois du temps, mais aujourd’hui c’est très difficile. Je suis interne à l’hôpital de Dreux, donc difficile de m’entraîner dans mon club situé à côté de Tours. Mais, pour préparer les championnats, j’ai un entraîneur de « substitution » qui me suit à Dreux. C’est pour toutes ces raisons que je comptais arrêter l’international, mais ce dernier titre de championne de France, m’a vraiment remotivé.


Où en es-tu de tes études ?
Gihade Lagmiry : Je suis actuellement en 7ème année de médecine à Dreux où j’effectue un stage de six mois en tant que médecin dans le service pédiatrie.
Quelle est la différence entre la boxe en amateur et professionnelle ?
Gihade Lagmiry : En boxe anglaise, il existe plusieurs grandes catégories : l’éducative-assaut, l’amateur et professionnelle. Je concours en amateur et tout comme la boxe professionnelle, les coups forts et les KO sont permis. Contrairement à la boxe professionnelle, en amateur nous portons un casque et nous ne percevons pas de « rémunération » mais des « récompenses ». Enfin, les professionnels ne font pas partie de l’équipe de France donc ne participent pas aux J-O.
Peux-tu nous décrire une de tes journées types ?
Gihade Lagmiry : Je n’ai pas vraiment de journée type car je varie entre garde (travail de nuit : de 17h à 8h) et les journées de stage « classique ». Pour cette dernière, je commence à 8h30 par une réunion avec tous les médecins, où l’on fait le point sur ce qui s’est déroulé pendant la nuit et quels sont les états de chaque patient. Ensuite, j’effectue les visites, parallèlement à l’accueil des patients en urgence pédiatrique. La pause déjeuner intervient vers 12h45. Mais, ce n’est pas vraiment une pause : je mange un sandwich en vitesse, tout en répondant aux questions des parents d’enfants malades, qui appellent les urgences. Mes journées se terminent vers 19 heures. J’enchaîne immédiatement avec la boxe, selon l’heure à laquelle je finis je vais à l’entraînement où je m’entraîne seule (footing, corde à sauter...).
Que penses-tu de la boxe féminine en France ?
Gihade Lagmiry : Il y a un réel décalage entre la boxe féminine et masculine en France. Beaucoup de filles de l’équipe de France rencontrent le même problème que moi. Le double cursus n’existe pas pour nous, les femmes ne s’entraînent pas à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) où le fait l’équipe de France masculine. S’entraîner dans cet institut permet notamment d’aménager ses cours et de travailler en équipe. Pour les filles, chacune s’entraîne dans son club aux quatre coins de la France et on se retrouve confronter à un choix entre études supérieures et boxe. Aux Etats-Unis, il existe des aménagements sports-études même pour les grandes filières comme droit et médecine.
Et si il fallait choisir entre les deux ?
Gihade Lagmiry : Sans hésitation, je dirai la médecine. Une carrière de boxeuse s’arrête à maximum 35 ans, une activité sans réelle rémunération. Mais malgré ça, j’aurais vraiment du mal à arrêter la boxe.
Propos recueillis par Samira Abdoul

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