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mercredi 13 octobre 2010

BOXE / Décès Jeferson, mourir pour nourrir


BOXE / Décès Jeferson, mourir pour nourr

N'Dam N'Jikam et Jeferson (à droite) avaient appris à s'apprécier à Bazeilles.
N'Dam N'Jikam et Jeferson (à droite) avaient appris à s'apprécier à Bazeilles.
Une tragédie de la boxe en même temps qu'un drame humain. Jeferson Luis Goncalo était Brésilien, enfant des favelas de Sao Paulo. Deux enfants qu'il fallait nourrir sur le ring, même à 39 ans.
Pas plus qu'un camp d'entraînement, celui de Bazeilles (Ardennes) notamment, Jeferson n'a donc jamais refusé le moindre combat, 36 au total (210 rounds) pour 23 victoires, 10 défaites et 3 nuls. Le Pauliste n'est pas un « Tomato can » en anglais - un faire-valoir en français - mais un authentique combattant, sacré champion du Brésil des super-welters en mai dernier.
Zaïm : « Avait-il le choix ? »
La France était devenue la seconde patrie de Jeferson, mis par Michel Acariès à l'affiche au Cannet contre Hassan N'Dam N'Jikam ou au Cirque d'Hiver face à Hussein Bayram. Affronter le Brésilien était pour ses adversaires l'assurance d'en ch… pendant 8 ou 10 rounds. Avancer, monter les mains : Jeferson ne connaissait pas d'autre manière de boxer.
A Bazeilles, N'Dam N'Jikam, le challenger mondial, en avait fait son sparring préféré. Hamid Zaïm devait d'ailleurs aller le chercher à Roissy samedi. Mais la vie de Jeferson s'est arrêtée en même temps que sa carrière le samedi précédent dans un gymnase anonyme de Sao Paulo qui sonnait creux.
Mis KO à la 5e des 6 reprises par Ismaël Bueno, le champion s'est effondré sur un coup pas plus violent que cela, probablement victime d'une hémorragie interne. Sur le net, les images de sporTV le montrent quittant la salle sur une civière, recouvert du drapeau brésilien. Jeferson décédera quatre jours plus tard.
La faute à qui, à quoi, à des examens qui n'ont pas été effectués, à des soins qui n'ont pas été appropriés, à la Ligue pauliste qui s'est défendue d'avoir la moindre responsabilité ? Une enquête et une autopsie le détermineront peut-être. Sans rien enlever à la peine de ceux qui l'ont côtoyé du côté de Bazeilles.
« C'était un garçon d'une très grande correction. Toujours gentil, ponctuel, très honnête. Il venait parce qu'il avait besoin de faire vivre sa famille. Avait-il le choix ? Hassan N'Dam a été très touché par ce décès. Il n'ose pas imaginer qu'il aurait pu donner le coup fatal lors d'une séance d'entraînement.
Jeferson venait à la maison et aimait jouer avec mon fils Elijah. Je lui demandais pourquoi il faisait des camps : il me répondait : je dois nourrir ma famille. Il repartait avec des vêtements pour ses enfants.
Hassan voulait qu'il arrive le plus tôt possible. Mais il disait : j'ai un combat à faire et après j'arrive », témoigne Hamid Zaïm.
Jean-Pierre PRAULT

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