MOHAMMEDI AURAIT MERITE MIEUX
Il est des défaites qui valent des victoires, celle qu’a subie le français Najib Mohammedi samedi soir à Liverpool face au gallois Nathan Cleverly pour le titre WBO « intérim » des poids mi-lourds est à ranger assurément parmi celles ci. Mohammedi, prévenu trois jours avant le combat, a non seulement donné du fil à retordre à l’invaincu Cleverly mais il a été grand tout au long des douze reprises. Le combat a démarré par le traditionnel round d’observation et le gallois plus grand d’une tête allongeait bien son jab, Mohammedi optant pour le déplacement, bien souple sur les jambes et faisant confiance à son coup d’œil. Dés la deuxiéme reprise Najib a touché Cleverly d’une magnifique droite, la garde plus haute que d’habitude il surprenait agréablement par ses répliques. Troisiéme round : Cleverly touche à son tour avec une droite de plein fouet au visage son rival qui ne bronche pas. Le combat s’anime et Cleverly montre une autre facette de son talent : Le gallois bloque systématiquement le bras gauche de Mohammedi, l’empêchant ainsi de désaxer et frapper en sortie de corps à corps. La sixiéme reprise est un festival pour le tricolore, il touche avec précision des deux mains et Dave Parris le troisiéme homme se décide enfin à donner un avertissement à Cleverly pour blocage de bras systématique.
A la huitiéme « Clev » comme le surnomment ses supporters, reprend le contrôle du combat, le français semblant alors chercher son second souffle, il encaissera encore de belles séries des deux mains lors du neuvième round mais sans jamais être réellement inquiété. A la fin du onziéme, Cleverly se fait tancer par son coin qui lui demande d’être plus actif, le gallois s’impose finalement à l’unanimité des trois juges : 115-112 ; 116-111 et un 115-113 plus conforme à la physionomie du duel. Le public réservant ensuite une ovation bien méritée au combattant français qui peut nourrir le regret d’avoir été sollicité si tard pour cette opportunité.
Au cours de cette magnifique soirée organisée de main de maître par Franck Warren pour fêter ses trente ans passés dans la boxe, avait lieu le championnat d’Europe des poids moyens entre le tenant du titre britannique, Matthew Macklin et son challenger espagnol Ruben Varon, là encore le score des juges ne refléte pas le déroulement du combat.
Les deux boxeurs ont entamé les débats par une boxe au style similaire, allongeant le bras avant pour prendre la température de l’opposant. Au deuxiéme round Macklin était plus actif et précis, il entamait un travail de sape avec de puissants crochets au corps. Lors de la troisiéme et quatriéme reprise, les deux hommes ont échangé des coups en se tenant tête contre tête, Macklin étant toujours plus généreux dans la distribution, pour un coup de l’espagnol, il répondait par des séries de trois, quatre coups. Varon prenait l’ascendant et dominait la cinquiéme, mais la perdait stupidement en prenant un avertissement pour coup bas. La suite ne fut plus que contrôle de la part du britannique qui semblait de plus en plus fatigué et laborieux, par instants Macklin subissait totalement le pressing de Varon et répliquait sans puissance. L’anglais a terminé le combat très marqué autour des yeux et la pommette gauche enflée, il s’impose lui aussi par décision unanime : 116-111 ; 116-113 et 115-112. 
Dans un autre combat pour un titre WBO international en poids welter, l’anglais Kel Brook (23-0, 16 KO) a pulvérisé en deux reprises le ghanéen Phillip Kotey ( 21-6-2, 15 KO). Brook, drivé par Brendan Ingle ancien coach de Nasseem Hamed, n’ a eu besoin que d’une reprise pour affirmer sa supériorité, dés les trois premiéres minutes du combat il a envoyé l’africain au tapis avec une droite bien en ligne. Compté et sauvé par le gong, Kotey a subi l’ouragan au deuxiéme round, Brook lui décochant une série de crochets des deux mains pleine face qui décidait l’arbitre à mettre fin à la confrontation. 
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