PC, MARC TOUGAS
LAKE WORTH, Fla. -  La décision de Lucian Bute d'affronter Jean Pascal ne signifie pas qu'il a perdu tout espoir d'affronter des boxeurs de premier plan comme Andre Ward ou qu'il a décidé de reléguer aux oubliettes son combat revanche contre Carl Froch. C'est tout le contraire.
« Notre plan n'est pas compliqué. Lucian va se battre contre Jean et si ça va bien, le suivant sera Carl Froch », a indiqué le président d'InterBox, Jean Bédard, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne à l'occasion de son passage au camp d'entraînement de Bute cette semaine à Lake Worth, en Floride.
« J'ai discuté encore (lundi) matin avec le promoteur de Carl Froch, Eddie Hearn, et il voit les choses du même oeil, a fait savoir le promoteur de Bute. Il sait qu'il doit un combat à Lucian. Lucian a pris le risque d'aller défendre sa ceinture en Angleterre, tandis que Froch et Hearn sont des gens qui respectent leurs engagements. Pour nous, c'est évident que c'est le scénario idéal. »
« Ce que Lucian a dans la tête, c'est sa revanche contre Froch. Il n'y a pas de plus belle préparation pour ça que de se battre contre un boxeur qui a livré un bon combat à Carl Froch, a dit Larouche en faisant allusion à la défaite par décision unanime que Pascal a subie en Angleterre en 2008. J'ai d'ailleurs dit à Lucian que c'était un bon plan d'aller vers un combat contre Pascal, parce que s'il se bat comme il en est capable et gagne de façon convaincante, il va arriver gonflé à bloc contre Froch, il va y croire vraiment. Il aura eu le test qu'il avait besoin de subir. »Si Bute a finalement accepté de relever le défi que Pascal lui a lancé à répétition ces dernières années, c'est parce que « son objectif, c'est de battre Carl Froch », a lancé sans détour Stéphan Larouche, l'entraîneur du Québécois d'origine roumaine.
« Maintenant, on ne sait jamais ce qui peut arriver, a prévenu Bédard. Une défaite, ou encore Froch qui perd contre Mikkel Kessler (le 25 mai)... Mais il y a quand même des combats intéressants qui pourraient suivre. Il va y avoir plusieurs boxeurs intéressants pour nous qui seront en action bientôt . En plus de Kessler et Froch, il va y avoir Adonis Stevenson contre Chad Dawson (le 8 juin ), et Andre Ward qui va revenir. »
« C'est pour ça que HBO est tellement derrière ces combats-là, a ajouté Bédard. Voilà un réseau américain qui va diffuser, le 25 mai, un combat entre deux Canadiens, et un autre entre un Danois (Kessler) et un Anglais (Froch). HBO s'y intéresse parce que ce sont des combats qui vont déterminer la suite des choses à l'automne. »
Bédard est d'avis que des scénarios qui semblaient impossibles ce printemps deviendront envisageables à l'automne si Bute décroche une victoire claire contre Pascal.
« Je pense qu'avec ce combat-là, on revient carrément dans le radar », a-t-il avancé.
« Tous les gros noms sont pas mal occupés en ce moment. Kessler avec Froch, Ward qui se remet d'une blessure... Il ne restait pas beaucoup de choix à 168 livres pour un combat ce printemps, a noté Bute. En même temps, on savait que Jean Pascal était là. Je trouvais qu'il valait la peine de passer chez les 175 livres pour ce combat parce ça va permettre de relancer ma carrière sur la scène internationale. »
Si Bute a refusé pendant aussi longtemps d'affronter Pascal, c'est purement et simplement parce qu'il n'était pas encore prêt à passer des super-moyens aux mi-lourds, a assuré Bédard.
« Lucian a toujours dit qu'il se battrait contre Jean Pascal la journée où il déciderait de passer à une catégorie de poids supérieure. Ç'a toujours été la raison (de ses refus) et il n'y en avait pas d'autres. Là, Lucian s'est dit qu'il lui reste encore deux ou trois ans à boxer, et que s'il voulait continuer d'avoir de bons combats, il fallait commencer à penser (à passer chez les 175 livres). »
« Je ne pense pas que je vais encore faire de la boxe à 36 ans, a indiqué Bute, qui en a 33. Je ne sais pas ce qui va arriver d'ici là, mais je pense que c'était le moment d'affronter Pascal. J'ai perdu en Angleterre il y a un an, et il a perdu face à Bernard Hopkins. Si on avait attendu, je ne sais pas si l'intérêt aurait été plus grand qu'il ne l'est maintenant. Peut-être que plus personne n'aurait voulu le voir, ce combat-là. »