Entre Jérémy Parodi et Alain Ruocco, c'est fini.
Trois mois après sa défaite en championnat d'Europe face au Nord-Irlandais Carl Frampton, l'enfant du Pont du Las a décidé de changer de club et d'entraîneur.
C'est désormais sous la direction de Daniel Bicchieray, du Punch club toulonnais (PCT), que Jérémy s'entraîne depuis huit jours. Le courant ne passait plus entre le prodige varois et l'emblématique Alain Ruocco. La rupture est à présent consommée. Le super-coq ressentait un besoin de changement afin de ne pas rester sur cette fausse note irlandaise.
Une décision qui peut surprendre car, dans nos colonnes il y a quelques saisons, Ruocco et Parodi avaient promis qu'ils finiraient leur carrière ensemble. Que lorsque l'un arrêterait, l'autre ferait de même. Les aléas du sport en ont décidé autrement. L'histoire retiendra toutefois que son nouveau coach (Bicchieray) fut le boxeur de son ancien homme de coin (Ruocco).
Une nouvelle carrière commence
Au PCT, ce transfert a provoqué un réel enthousiasme. Et Daniel Bicchieray est un coach heureux à l'idée de manager Jérémy : « Sa venue est bénéfique pour toute la salle. Elle booste tout le monde. Jérémy est un Toulonnais qui boxe pour sa ville. Son arrivée, c'est plus qu'une fierté, c'est un retour aux sources. Car c'est moi qui l'ai découvert lorsqu'il avait seulement onze ans. L'objectif est clair : retrouver une chance européenne, si possible à Toulon. Avant, nous organiserons un gala en avril au gymnase Port-Marchand. Jérémy Parodi et Mehdi Nekaies y effectueront leur rentrée.»
Une seconde carrière commence donc pour le fer de lance de la boxe varoise. Auprès d'un autre coach, d'autres camarades d'entraînement, dans une autre salle. Une page de la boxe à Toulon se tourne. Une carrière est faite de choix. De temps forts et faibles. Parfois de rebondissements.
À bientôt 27 ans, Jérémy Parodi entend précisément rebondir. Ses prochaines prestations indiqueront si le Toulonnais a bien digéré Belfast et s'il pourra de nouveau convoiter le sommet de l'Europe. Sous les ordres de Daniel Bichierray.
Le dernier round d’Alain Ruocco
Quinze ans. C’est le temps passé par Alain Ruocco aux côtés de Jérémy Parodi. La complicité entre les deux hommes était évidente.
Celui qui a conduit Frédéric Seillier au titre de champion d’Europe aura bientôt 70 ans. Ces dernières années, Jérémy Parodi était en quelque sorte son bâton de vieillesse. Le gamin lui permettant de garder la flamme.
Certes, le « blond » en a vu d’autres. Certes, il n’y a pas mort d’homme. Et certes, il y aura une vie après Parodi. Mais on perçoit toutefois, derrière sa fierté apparente, une douleur intérieure. Une tristesse palpable. « Avant la défaite contre Frampton, Jérémy avait réalisé quasiment un sans-faute, relève le désormais ancien entraîneur. Il a toujours été bien rémunéré. Je l’ai même surpayé. J’ai toujours été réglo. Je me suis beaucoup investi humainement et financièrement à ses côtés.
Jérémy était comme un fils pour moi. Lors de notre dernier entretien téléphonique, il m’a dit qu’il arrêtait la boxe. Et aujourd’hui, vous m’apprenez qu’il change de club.
J’aurais aimé avoir une franche explication. De la manière dont s’est passé son départ, je ne regrette pas qu’il soit parti. » Un dernier round au goût d’amertume pour Alain Ruocco.
Source: Var Matin
Source: Var Matin
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