Adonis Stevenson s'est hissé dans la cour des grands cette année, combattant pas moins de quatre fois, dont trois fois en combat de championnat du monde, récoltant à chaque fois la victoire avant la fin.
Après avoir vengé sa seule défaite en carrière face à Darnell Boone en mars — par K.-O., au sixième round —, Stevenson (23-1, 20 K.-O.) a d'un seul coup ouvert les yeux de tous les amateurs et observateurs du monde de la boxe n'ayant besoin que de 76 secondes pour terrasser le champion des mi-lourds du World Boxing Council, Chad Dawson, d'une percutante gauche à la tête au Centre Bell, en juin.
Le boxeur de 36 ans n'allait pas s'arrêter là. Le protégé du Groupe Yvon Michel, qui vient d'être nommé boxeur de l'année par le magazine Sports Illustrated et la chaîne câblée HBO et dont le nom figure parmi les finalistes au titre remis par l'Association des chroniqueurs de boxe d'Amérique, avait rendez-vous en septembre avec Tavoris Cloud.
Le coriace Américain n'avait jamais été stoppé en 25 combats, ne perdant qu'une décision unanime devant le vétéran Bernard Hopkins. Non seulement Stevenson l'a stoppé, mais il a forcé Cloud à abandonner après la septième reprise, après lui avoir servi une leçon de boxe.
Stevenson allait ensuite se frotter au Britannique Tony Bellew, à la fin novembre, au Colisée de Québec. Même si Bellew, adversaire obligatoire de Stevenson, a promis de ne pas commettre les mêmes erreurs que Dawson et Cloud et de ne faire «qu'une bouchée de ce nain», il a subi le même sort que ses prédécesseurs. Voyant que le britannique était incapable de résister aux assauts de Stevenson, l'arbitre Michael Griffin n'a eu d'autre choix que de s'interposer après 1:50 du sixième round.
Maintenant, Stevenson et GYM sont dans le siège du conducteur pour négocier avec les grands réseaux américains, qui salivent déjà à l'idée de présenter ses prochains combats. Les noms de Bernard Hopkins, champion de l'IBF, et de Sergey Kovalev, champion de la WBO, ont été évoqués.
Mais Stevenson a aussi fait parler de lui pour son passé criminel, pourtant connu, en 2013. Des histoires ressassées avant son combat contre Bellew lui ont fait remettre en question sa présence au Québec. Quelques heures après le combat, le Longueuillois originaire d'Haïti — qui l'a nommé ambassadeur de bonne volonté — a parlé d'exiler sa famille aux États-Unis, mais il n'a pas donné suite à son projet depuis.
Année en demi-teinte pour Bute et Pascal
Lucian Bute et Jean Pascal devaient de leur côté donner au Québec le plus grand combat à saveur locale de son histoire, mais les problèmes de santé du Montréalais d'origine roumaine ont forcé GYM et InterBox à repousser celui-ci au 18 janvier.
Entretemps, les deux hommes ont été bien peu occupés. Après avoir soigné sa blessure à l'épaule subie face au Polonais Aleksy Kuziemski en décembre 2012, Pascal (28-2-1, 17 K.-O.) n'a livré qu'un seul combat en 2013, contre George Blades, un vétéran de 39 ans qui n'avait livré que cinq combats depuis 2007. Pascal l'a mis K.-O. au cinquième round.
Du côté de Bute (31-1, 24 K.-O.), sa blessure à la main gauche l'a contraint à l'inactivité toute l'année.
Alvarez progresse
L'année 2013 aura également permis au Colombien Eleider Alvarez (13-0, 8 K.-O.) de poursuivre sa progression chez les mi-lourds. Le boxeur de 29 ans sera d'ailleurs du gala du 18 janvier. Il affrontera alors le Sud-Africain Thomas Oosthuizen pour le titre vacant WBC Silver des mi-lourds.
Le poids moyen David Lemieux (31-2, 29 K.-O.) a pour sa part poursuivi sa progression en vue d'un combat de championnat du monde, remportant ses trois combats.
L'année 2013 aura également permis à un troisième promoteur de boxe de se faire davantage connaître. Eye of the Tiger Management, de l'homme d'affaires Camille Estephan, est maintenant un joueur important de la boxe québécoise et montréalaise.
Deux de ses protégés, Bermane Stiverne et Dierry Jean, livreront d'ailleurs des combats de championnat du monde en 2014.
Stiverne (23-1-1, 20 K.-O.), qui attendait depuis de nombreux mois un combat contre Vitali Klitschko, affrontera finalement Chris Arreola, qu'il avait battu pour devenir l'aspirant obligatoire au titre des lourds du WBC que détenait l'Ukrainien jusqu'en décembre, alors qu'il l'a abandonné pour se consacrer à la politique. Klitschko aspire à devenir le prochain président ukrainien.
Jean (25-0, 17 K.-O.) affrontera quant à lui Lamont Peterson le 25 janvier pour le titre des super légers de l'IBF.
Un autre boxeur d'EOTTM, Antonin Décarie (28-2, 8 K.-O.), a par contre subi un léger recul en 2013 quand il s'est incliné par décision unanime devant Luis Carlos Abregu en avril, alors que l'Argentin a ravi le titre WBC Silver des mi-moyens du WBC, alors vacant.
Décarie a renoué avec l'action en battant Salim Larbi par décision unanime à l'issue de six rounds fort intéressants, en septembre dernier, en sous-carte de Stevenson-Cloud
Si les acteurs ont différé quelque peu, l'année 2013 aura prouvé hors de tout doute que la boxe se porte bien au Québec. Avec les combats prévus en 2014, on peut présumer que ses principaux acteurs sauront de nouveau alimenter l'actualité.
Ils y vont un peu fort les Canadiens, pour un peu ils ont les meilleurs boxeurs du monde !!
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