LA PESEE :
Elle a eu lieu au garage Peugeot de Lusigny la veille de mon combat à dix-huit heures en présence des gérants de l'établissement, des membres du bureau du Centre Educatif Fermé de la ville où mon entraineur travail dans la vie civile et qui collabore avec cette entreprise pour réinsérer les pensionnaires, ainsi que du journaliste de La Montagne Farid Sbay. Ambiance décontractée, poids respecté, et pas de blabla inutile : sobre et efficace. Un apéritif est venu clôturer cet épisode s'étant déroulé sans accroc.
JOURNEE DU COMBAT :
Levé à dix heures pour un petit déjeuner copieux, repos, repas composé de féculent et de viande blanche vers quatorze heures, sieste, goûté léger, petite sortie au grand air pour s'aérer l'esprit et oxygéner les muscles, puis un dernier repas de féculent avec un café avant le grand départ vers le lieu du combat aux alentours de vingt-et-une heures. Rien de bien passionnant, mais le calme et le repos sont des choses essentielles pour être dans de bonnes conditions physiques et mentales.
L'AVANT-COMBAT :
Arrivée à la salle pour l'entracte du gala, mon entraineur m'a directement emmené voir le médecin pour la traditionnelle visite médicale de routine. Bien que ne sentant pas du tout le stress, ma tension est relevée à quinze et cela semble limite ... Peu importe, il m'autorise à boxer et les choses sérieuses arrivent enfin avec la confection de mes premiers bandages durs par mon entraineur. Un moment spécial, privilégié, où j'observais plus qu'autre chose, écoutant les derniers conseils calmements prodigués par celui-ci. Certains écoutent de la musique, pour ma part j'ai préféré me concentrer sur ma respiration afin de ne pas faire le combat dans ma tête, de penser aux raisons qui m'ont poussées jusque là, sans me demander comme ce fut le cas parfois en amateur pourquoi je ne restais pas tranquillement chez moi au lieu de me prendre des coups et de risquer même ma vie sur le ring. L'arbitre signa ensuite mes bandages, les validants par la même occasion, et un dernier passage à la leçon avec mon coach après avoir enfilé les gants de 8 oz et de marque Metal Boxe clôtura cet épisode si particulier.
RESUME :
Tout pugiliste le dira : le premier combat professionnel est toujours une étape spéciale dans une carrière. Plus de casque et de t-shirt, des bandages durs, des gants de 8 oz, ainsi qu'un round supplémentaire, sont autant d'ingrédients qui peuvent faire douter n'importe qui. Pour ma part cela n'aura été pourtant que du plaisir, avec un stress inexistant que ce soit durant les jours précédent cette première confrontation chez les rémunérés, lors de la mise en place de mes premiers banadages professionnels, ou bien encore lors de mon échauffement dans les vestaires. Au contraire même, j'avais hâte d'en découdre avec cet adversaire d'expérience qui disputera prochainement la finale du Tournoi de France (compétition réservée aux Groupe C, soit la troisième des quatre divisions professionnelles si l'on puis dire) de la catégorie en Martinique dans les semaines à venir.
Deux fois plus de combats que moi en boxe amateur, sept fois plus en boxe professionnelle : certains m'avaient déconseillés de prendre un opposant avec autant d'expérience pour mes débuts dans ce milieu, d'autres m'avaient prévenus que ce serait risqué de combattre avec cette cicatrice encore toute fraiche à l'arcade gauche, et au final, ils avaient sans doute raison ... Ré-ouvert au même endroit dès la première reprise, légèrement touché au foie (mais resté debout) dans la seconde du fait que mon opposant produisait un travail au corps efficace, il n'y a bien que lors du troisième segment que je réussi enfin à produire mon style, celui qui m'avait permis d'enchainer les victoires en fin de saison dernière, avant de replonger dans mes travers lors de l'ultime round.
Au final, une défaite méritée et des débuts difficiles face à un adversaire vaillant et n'ayant pas volé son succès. Pour ma part, j'en retire plusieurs enseignements :
- j'ai manqué de repères après six mois loin des rings, et j'ai pris la décision d'étudier sérieusement toute proposition raisonnable bien qu'ayant la possibilité de me produire régulièrement à domicile.
- super-plume et la catégorie maximale à laquelle je me produirai sur le ring puisqu'ayant fait 58 kg à la pesée sans avoir à me priver outrageusement (pas de sauna ou de combinaison de sudation mais simplement une alimentation équilibrée et variée accompagnée de deux séances d'entrainement quotidiennes) pour atteindre ce poids.
- la boxe professionnelle est vraiment faite pour moi puisqu'au niveau du ressenti par rapport à la puissance des coups je n'ai pas remarqué de différence flagrante, tandis que ma condition physique m'a permis de tenir la totalité de la durée du duel sans difficultée.
En conclusion, et même si la solitude du perdant m'a sautée aux yeux après le gala (pas de journaliste pour reccueillir mon ressenti, et peu d'applaudissement du public à ma descente du ring bien qu'étant "à domicile"), l'aventure ne fait que commencer et je ne doute pas que le travail finira par porter ses fruits ! Merci à tout ceux qui m'ont encouragés pour cette première étape dans la cours des grands via leurs messages sms ou sur internet, car bien qu'étant loin d'être un champion du monde et peut-être aussi loin de le mériter donc, j'attache beaucoup d'importance à ce genre d'attention qui fait toujours chaud au coeur.
EN BREF :
Date : Samedi 7 Décembre 2013.
Lieu : Palais des Sports de Moulins, Allier.
Durée : Quatre rounds de trois minutes.
Adversaire : Christophe Garrat (Groupe C, une victoire par KO, six défaites dont deux avant la limite).
Catégorie : Super-plume (- 59 kg).
Homme de coin : Dimitri Seka.
Musique d'entrée sur le ring : Gangsta's Paradise de Coolio.
Finances : 400 euros de bourse, 130 euros de frais de trajet remboursés, hébergement gratuit chez mon entraineur.
Résultat : Défaite aux points (37/39 - 37/39 - 36/40).
Lieu : Palais des Sports de Moulins, Allier.
Durée : Quatre rounds de trois minutes.
Adversaire : Christophe Garrat (Groupe C, une victoire par KO, six défaites dont deux avant la limite).
Catégorie : Super-plume (- 59 kg).
Homme de coin : Dimitri Seka.
Musique d'entrée sur le ring : Gangsta's Paradise de Coolio.
Finances : 400 euros de bourse, 130 euros de frais de trajet remboursés, hébergement gratuit chez mon entraineur.
Résultat : Défaite aux points (37/39 - 37/39 - 36/40).
Je ne sais si vous êtes déjà un ouvrier du ring ou si vous le serez un jour. Par contre vous êtes un boxeur profondément humain et sachant exprimer ce qu'il ressent. Cela change de ceux qui ne parlent que par l'intermédiaire de leur coach ou qui ne s'expriment pas en dehors de leurs poings. Ce sera avec plaisir que nous lirons l'aventure de vos futurs combats.
RépondreSupprimerJe me souviens de la photo de votre coupure, il était évident qu'elle allait se rouvrir et vous handicaper durant tout le combat, vous avez appris à quel point il faut être vigilant peu de temps avant un combat et qu'il faut savoir parfois y renoncer en attendant la guérison complète. Retenez la leçon le jour où un sparring ou un combat très dur vous aura laissé debout mais à moitié sonné. Prenez le temps de vous reposer et ne recommencez pas trop tôt, votre corps c'est votre outil, prenez-en soin !!
Bien cordialement.
Merci beaucoup Bernard pour ces mots très sympathiques. Tout ces écrits font office de témoignage dans un milieu méconnu et victime de stéréotypes, parfois tellement mauvais à cause de certaines personnes gravitants autour des pugilistes, mais en même temps tellement génial pour les enseignements qu'il peut apporter sur le plan humain.
RépondreSupprimerL'aventure ne fait que commencer et c'est avec plaisir que je la partagerai sur mon site personnel. Cela ne plait pas à tout le monde (il est tellement plus facile de magouiller en silence), mais peu importe, de nombreux messages reçus en privé montrent qu'il est utile et porteur d'espoir pour ceux qui vivent la même chose que moi ou encore pour les passionnés qui voient plus précisément ce que peut-être la vie d'un boxeur professionnel (attention, je ne prétend pas représenter tout le monde, ce n'est qu'un exemple parmi des milliers).
J'ai noté vos conseils et en prend d'ailleurs acte depuis quelque semaines déjà puisque je laisse mon corps se reposer afin d'être en pleine possession de mes moyens pour l'année 2014 durant laquelle j'espère me produire en Belgique.
Bonne journée à vous et à très bientôt peut-être.
L'Ouvrier du Ring.
salut l'ouvrier..c'est avec grand plaisir que je vous suivrai, j'ai noté votre site dans mes favoris. Il faut maintenant rebondir assez vite avec un prochain combat. Dans un premier temps, même si vous êtes le bienvenu en Belgique où il y a pas mal de boxeurs qui pourraient vous convenir, je vous conseille cependant d'encore faire quelques combats en France car les juges belges, avec tout le respect qui leur est dû, vont malgré tout avantager le boxeur local. Demandez donc à votre manager de négocier un match revanche en France avant de venir boxer en Belgique, si le combat est équilibré c'est la meilleure formule pour tout le monde. Bonnes fêtes de fin d'année. cdlt.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMerci de suivre mon parcours, votre soutien m'est très précieux. Le combat revanche devrait effectivement avoir lieu en Avril 2014, et d'autres affrontements sont en négociations pour les semaines et mois à venir. A 59 kg maximum, je serai disposé à affronter tout ceux qui m'appelleront (tant que la bourse sera honnête et le poids respecté) puisque le défi est depuis le début et restera jusqu'au bout mon moteur. En France dans un premier temps, puis en Belgique et partout ailleurs dès mon quatrième combat puisque le règlement de la Fédération Française de Boxe ne me le permettra pas avant de toute façon.
Bonne fêtes de fin d'année à vous aussi.
L'Ouvrier du Ring.