Championnat de France lourds-légers, ce soir à Aulnay-sous-Bois.Le 40e combat de la carrière du Saint-Lois est le plus important. En Ile-de-France, le jeune papa veut atteindre son rêve après un mois souffrances.
Une histoire de salle fermée. « J’avais 14 ans, je venais faire de la muscu comme souvent. Mais pour une fois, la salle était fermée. L’entraîneur de boxe d’Hérouville m’a dit : « Tu as tes affaires ? Monte sur le ring ! » C’est parti comme ça, et depuis je ne regrette rien. Sur le ring, c’est une autre vie. Moi, il n’y a pas grand-chose qui m’inquiète. »
Saint-Lô, comme une famille. « Jean Métay et Fabrice Requier font beaucoup de choses pour nous. Depuis un an, en pros et en amateurs, notre club a beaucoup de bons résultats, notamment à l’extérieur, ce qui n’est pas anodin en boxe… Dans ce club, on est une vraie équipe, une petite famille qui fait beaucoup de choses ensemble. »
La Manche, terre d’accueil attachante. « Je suis natif de Caen, j’ai commencé la boxe au club d’Hérouville. Avec ma mère, on est arrivé dans la Manche il y a plus de dix ans. Tant mieux : je me sens beaucoup mieux ici. Les gens sont très chaleureux. Je ne viens pas d’ici, mais la Manche, je ne la quitterai jamais. »
« Si mon enfant veut entendre parler de son vieux en bien... »
L’appel de l’étranger. « J’ai combattu au Canada, en Belgique, au Portugal, en Allemagne ou encore en Tunisie. On a beaucoup voyagé, ça m’a formé. A chaque fois, je n’ai pas rencontré des chèvres, plutôt les champions du coin. J’ai 18 défaites (15 victoires, 2 nuls), mais les trois quarts, ce sont des champions d’Europe ou du Monde. Mon meilleur souvenir, c’est la victoire d’Alexandre Lepelley au Canada devant 6 000 personnes. Il fallait y être pour y croire. Plus que mes propres victoires, c’est cela que je retiens. »
Une paternité qui assagit. « Je ne suis plus le même homme depuis que j’ai un enfant. Il va bientôt avoir deux ans. Sa naissance m’a apporté du sérieux. Quand je monte sur le ring, je pense à lui. Si mon enfant veut entendre parler en bien de son vieux plus tard, ce serait bien de gagner ce championnat de France. »
Des souffrances, pas de soirées. « J’arrive en pleine forme. Dans la tête et les jambes, je suis prêt pour ce défi. Pendant un mois, Fabrice (Requier, son entraîneur avec Jean Métay) m’a poussé à bout. J’ai souffert comme jamais depuis que je suis pro. J’étais dans le rouge physiquement. J’ai été rigoureux, je n’ai fait aucune fiesta : j’ai pris un mois de ma vie pour ce combat, même si j’ai continué à travailler normalement. Je suis maçon, responsable d’une petite équipe à Tessy-sur-Vire. Ça n’a pas toujours été évident ces dernières semaines, mais pour des moments comme cela, ça vaut le coup. »
« J'ai toujours visé ce titre »
Ouanna, reconnu mais perfectible. « Ce n’est pas un gars imbattable (13 victoires, 7 défaites). Il ne m’impressionne pas du tout. Après, ce n’est pas n’importe qui, c’est le tenant du titre. Mais je veux lui montrer que je ne suis pas n’importe qui non plus. C’est en lourds-légers (- 86 kg), ça m’a permis de ne pas faire de régime et d’être en bonne forme. »
4 mai 2013, soir de tournant. « J’ai toujours visé ce titre. Etre champion de France, j’y pense depuis que je suis passé pro il y a 8 ans. C’est le combat de ma vie. Ce sera le 40e de ma carrière (bilan pro : 15 victoires, 18 défaites, 2 nuls), j’y vois un signe. Si je gagne, ça me relance pour 2 ou 3 années. Si je perds, ce sera peut-être bientôt la fin de ma carrière. »
Recueilli par Gaëtan BRIARD.
Marie-Sainte, le retour. Après son échec lors du championnat d’Europe des poids moyens début février, le Cherbourgeois fait son retour ce soir face au Géorgien Davit Tlashadze, lors du gala multi-fights organisé par Jean-Marc-Mormeck. Combat prévu à 20 h 20 (6x3’), avant le championnat de France des lourds-légers de Gabriel Lecrosnier (10x3’, à partir de 21 h 30) face au tenant du titre Jérémy Ouanna, diffusé en direct sur KombatSport.
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