« Easy work, easy money ! » Floyd Mayweather a tenu ses promesses d’avant-combat, l’américain n’a jamais eu à forcer son talent face à un adversaire combatif mais largement inférieur.
On en ricanait presque quand Guerrero a commencé à défier publiquement Mayweather l’an dernier. Pour le vendre au public, les grands communicants américains avaient monté de toutes pièces une belle et grande opposition manichéenne : le bon Guerrero, père de famille, fervent chrétien face au méchant Mayweather qui bat sa femme et compte ses millions à la télé…
Mais au fond, la rhétorique ou le niveau de l’adversaire importent peu, le simple fait de voir Mayweather l’œuvre suffit à créer l’évènement. A 36 ans, le champion du monde des welters est peut être un des derniers monstres sacrés de ce sport.
Après un an loin des rings, Mayweather a rapidement dissipé les doutes. On l’avait vu malmené lors de son dernier combat contre Miguel Cotto. Certains avaient cru voir les prémices de son déclin. Il n’en a rien été. Le médaillé de bronze d’Atlanta n’a jamais montré de signes de « ring rust », si ce n’est peut-être pendant les 2 premiers rounds où il a cherché son rythme.
Rarement, son jeu de jambes n’avait été aussi efficace. Esquives, coup d’œil, précision, Mayweather fait étalage de toute sa classe. Une à une, les droites percent la garde friable de Guerrero, qui s’escrime vainement dans les accrochages.
Les rounds défilent et l’intrigue se répète. La frustration se lit sur le visage d’un Guerrero combattif, qui encaisse sans broncher les frappes de « Money ». Un bon boxeur opposé à un boxeur d’exception, cela donne un combat à sens unique.
Au 11e round, Mayweather délaisse son jeu d’esquives, pour s’offrir enfin un face à face, et là aussi, il prend le meilleur sur Guerrero. Sûr de sa victoire, l’américain contrôle tranquillement les derniers assauts de son challenger. Des sifflets injustes se font entendre dans les tribunes. Pas assez pour entacher sa victoire.
A l’issue des 12 rounds, les trois juges rendent une carte de 117-111, soit 9 reprises à 3 pour Mayweather. Des adversaires plus réputés ont perdu sur un écart supérieur, Juan Manuel Marquez et Shane Mosley notamment. Reste que Mayweather n’a jamais vraiment semblé en danger dans ce combat.
Sa défense aura été la clé du combat. Guerrero n’a réussi que 113 coups, dont 32 jabs et seulement 81 coups puissants sur 290 quand Mayweather, lui, a placé 60% de ses coups puissants (153/254). Le retour de son père, Floyd Sr, dans son coin, après des années de querelle familiale, n’y est certainement pas étranger.
Il reste à Mayweather 5 combats dans le contrat qu’il a signé avec la chaîne américaine Showtime, le prochain étant prévu le 14 septembre. Les prétendants à sa mesure ne sont pas légion, hormis peut-être le jeune mexicain Saul Alvarez qui jouit d’une immense popularité dans son pays. S’il venait à se concrétiser, ce combat pourrait briser le record de pay-per-view, détenu par le duel entre Mayweather et De La Hoya de 2007, avec 2.450.000 achats.
Les années passent et Mayweather aurait intérêt à accepter ce combat rapidement, plutôt que de laisser son cadet engranger trop d’expérience. Tôt ou tard, l’usure physique prend le pas sur le talent. Larry Holmes, champion incontesté des poids lourds, a connu sa première défaite en 1985. A seulement quelques jours de son 36e anniversaire.
Jean-Charles Barès l'équipe.
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