Le Groupe Yvon Michel (GYM) a présenté aux médias sa nouvelle recrue, le Tchétchène Artur Beterbiev, mardi. Les attentes sont bien élevées pour le champion du monde amateur en 2009.
Tel que rapporté en primeur par l'Agence QMI vendredi dernier, Beterbiev a signé une entente de trois ans avec GYM.
Lors d'un point de presse soulignant cette annonce, le double olympien russe a notamment été comparé avantageusement aux ex-champions du monde Leonard Dorin (champion WBA des légers), Adrian Diaconu (champion WBC des mi-lourds) et Lucian Bute (champion IBF des super-moyens).
«Ça fait un mois que je travaille avec lui. Il a toutes les qualités pour devenir champion du monde: il est en bonne santé et il est toujours positif», a avancé le préparateur physique André Kulesza, qui a travaillé avec tous les boxeurs d'InterBox depuis les débuts du groupe, de Stéphane Ouellet à Éric Lucas, en passant par Dorin, Diaconu et Bute.
«Il est l'athlète de plus haut niveau avec qui j'ai eu la chance de travailler à Montréal. Sa génétique est supérieure à celle de Lucian Bute et de Leonard Dorin, a-t-il continué. Il est naturellement fort, agile et flexible. Un gars comme Bute était parti de bien plus loin. Artur va monter très vite et il va détruite ses rivaux. Attendez-vous à beaucoup de K.-O.!»
Sous la loupe depuis 2007
L'entraîneur Marc Ramsay et le spécialiste en recrutement chez GYM, Bernard Barré, avaient déjà l'oeil sur le boxeur âgé de 28 ans depuis le Championnat du monde amateur 2007, disputé à Chicago.
«En 2007, on avait une courte liste de boxeurs qui nous intéressaient. Artur était au sommet de cette liste, a expliqué Barré. On ne pensait toutefois pas avoir les moyens de faire venir un tel athlète à Montréal.»
«En fait, c'est le premier boxeur signé au Québec depuis Leonard Dorin à compter sur un bagage aussi glorieux en boxe olympique, a-t-il renchéri. Ce gars-là est bâti pour la boxe professionnelle. Ce n'est pas un boxeur de vitesse, il est parfaitement ambidextre et il aime la bagarre. Vous allez en raffoler!»
Même son de cloche du côté de Marc Ramsay, qui semble également bien apprécier l'apport de son nouveau poulain dans son gymnase.
«Je suis très occupé, mais je ne pouvais pas refuser de travailler avec un athlète de ce calibre. Il a un style très particulier, très offensif, a-t-il analysé. D'ici deux ans, il pourra défier les meilleurs de sa catégorie. Comme il ne parle pas anglais ni français, on communique par signes, tout comme c'était le cas avec Eleider Alvarez et Oscar Rivas au début. C'est évolutif.»
«Au gymnase, la qualité du sparring (combats d'entraînement) avec Artur, Eleider et Jean Pascal, c'est du jamais vu, a-t-il poursuivi. Il y a un avenir sans limites pour notre équipe. Artur et Eleider vont beaucoup s'aider.»
Ne pas juger
Une question plus épineuse a été posée à Artur Beterbiev. On lui a demandé si les actions terroristes de ses compatriotes tchétchènes, les frères Tamerlan et Dzhokhr Tsarnaev, étaient pour lui nuire en Amérique.
Se dissociant totalement des actes horribles commis à Boston, il semblait positif quant à son intégration dans la société québécoise.
«Je ne peux pas juger les gens selon leur nationalité ou leur religion. Et on ne peut pas juger toute une nation par les actions de deux individus qui ont fait quelque chose d'atroce, a-t-il mentionné. Moi, j'adore la diversité de Montréal. J'ai d'ailleurs des cours de français trois fois par semaine pour apprendre le plus rapidement possible.»
Quadruple couronne
Le rêve d'Yvon Michel est maintenant de créer un monopole montréalais chez les mi-lourds. Et il ne s'en cache pas.
«Ce serait merveilleux de tenter d'unifier les quatre titres des mi-lourds avec Jean Pascal, Adonis Stevenson, Eleider Alvarez et Artur Beterbiev, pour obtenir la quadruple couronne! Chose certaine, Artur représente l'avenir de cette concession», a-t-il scandé, bien optimiste.
La première étape de ce rêve aura lieu le 8 juin au Centre Bell avec Adonis Stevenson, qui tentera de mettre la main sur la ceinture WBC face à Chad Dawson. En sous-carte, Beterbiev débutera sa marche en boxe professionnelle. On prévoit que cette marche deviendra sous peu une course
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