Combien de fois les amateurs de boxe se sont-ils fait dire de ne pas manquer tel ou tel combat parce que ce serait celui de l’année ou mieux encore, celui de la décennie?
Malheureusement, trop souvent les duels en question n’ont pas été à la hauteur des attentes et plusieurs ont juré de ne plus jamais se faire prendre. Floyd Mayweather fils et Saul « Canelo » Alvarez sont la plus récente incarnation de ce phénomène.
Mais à la loterie de la meilleure confrontation possible, Mike Alvarado et Ruslan Provodnikov sont presque assurément des numéros gagnants. Et cela tombe bien, les deux boxeurs s’affronteront, samedi soir à Broomfield au Colorado, en finale d’un gala présenté sur HBO.
En mars dernier, Alvarado et Provodnikov ont disputé deux des meilleurs combats qu’il a été donné de voir depuis le début de l’année. Le premier a pris sa revanche sur Brandon Rios par une courte décision (115-113, 115-113 et 114-113), tandis que le deuxième a malmené Timothy Bradley avant de finalement s’incliner par une faible marge (115-112, 114-113 et 114-113).
Pour Alvarado, c’était la deuxième fois en l’espace de cinq mois seulement qu’il livrait une véritable guerre de tranchées à Rios. Ce dernier l’avait emporté par arrêt de l’arbitre au septième round et au moment de l’interruption, deux des trois juges avaient des cartes de 57-57 après six rounds. Ce duel avait d’ailleurs été choisi combat de l’année par le RDS.ca en 2012.
Jusqu’alors plutôt inconnu du grand public, Provodnikov s’est quant à lui fait un nom en obligeant le champion des poids mi-moyens de la WBO à poser un genou au sol afin de survivre à la tempête au 12e round. Qui sait ce qui serait arrivé si le combat en avait été un de 15 rounds comme à l’époque. Provodnikov serait peut-être champion du monde aujourd’hui.
C’est exactement pourquoi nombre d’amateurs salivent depuis l’annonce du choc. Alvarado a beau prétendre qu’il se servira de sa tête comme il l’a si bien fait pendant le dernier tiers de son deuxième combat contre Rios, mais reste que Provodnikov a un style semblable à celui de son prédécesseur. C’est-à-dire qu’il lance au moins deux fois plus de coups de puissance que de jabs.
Alvarado a également prouvé au cours des années que ses sorties ont toujours un quelque chose de spectaculaire à offrir. Qui ne se souvient pas de sa victoire in extremis sur Breidis Prescott au 10e round, alors qu’il tirait de l’arrière sur les cartes des trois juges?
Une victoire spectaculaire pourrait enfin lui ouvrir toutes grandes les portes des lucratifs événements à la télévision à la carte. Ce serait d’ailleurs chose presque déjà faite, puisqu’une blessure à une main subie contre Rios l’a privé d’une rencontre avec Manny Pacquiao.
Au moins, son prix de consolation - le duel contre Provodnikov - lui offre toutes les chances du monde de bien paraître, d’autant plus qu’il sera présenté devant les siens au Colorado. Ce sera d’ailleurs la première fois depuis 2000 qu’un combat de championnat sera tenu dans cet État.
Au final, HBO est tellement confiant qu’il diffusera immédiatement après Alvarado-Provodnikov un documentaire sur la trilogie entre Arturo Gatti et Mickey Ward. Cela en dit très long. Le champion des super-légers de la WBO a donc son destin entre ses mains.
source RDS
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