Voilà maintenant plus de deux ans que Nadya Hokmi attend de redevenir championne du monde. La Strasbourgeoise en a enfin l’opportunité, ce soir à Villiers-le-Bel, face à la Mexicaine Linda Soto.
Elle s’était résolue à jeter l’éponge. Son deuxième titre mondial, décroché un joli soir de juin 2011 à Lingolsheim, contre l’Allemande Julia Sahin, aurait dû augurer de lendemains qui chantent pour Nadya Hokmi, de combats prestigieux pour régner encore davantage sur la planète boxe…
Il n’en a malheureusement rien été. Entre des adversaires qui se défilaient pour l’affronter, des combats annulés à la dernière minute, la Strasbourgeoise est allée de déconvenues en déconvenues, jusqu’à devoir abandonner, sans combattre, ses deux ceintures mondiales – WBF et WIBF – des super-mouches.
Le championnat du monde WBF des coqs, prévu début juin au Maroc, son pays d’origine, et finalement tombé à l’eau lui aussi, n’a pas été loin de sonner le glas des illusions alsaciennes. « Je n’y croyais plus », souffle Patrick Gabaglio, son entraîneur et manager au BCA Lingolsheim. « Dans ma tête, j’avais dit stop », ajoute sa protégée (19 v, 6 d, 1 n).
« J’aime le risque »
Après tant de préparations et d’efforts inutiles pour remonter sur le toit du monde, la boxeuse de 36 ans ne voyait plus son avenir sur le ring. L’opportunité que plus personne n’attendait s’est alors présentée il y a tout juste un mois.
« J’ai d’abord demandé à Patrick si c’était sûr, je ne voulais pas m’entraîner pour rien », raconte Nadya Hokmi. Et puis l’Alsacienne s’est laissée séduire par le défi.
« Normalement, on se prépare trois mois pour un championnat du monde. Mais c’est une chance mondiale, il fallait la saisir. Ça passe ou ça casse… »
Qu’importe qu’elle ne soit plus montée sur le ring depuis décembre 2012, que ce combat ne se dispute pas dans sa catégorie de prédilection (les coqs au lieu des super-mouches), que la préparation soit écourtée… Nadya Hokmi a relevé le gant.
« J’aime le risque, explique-t-elle. Ce serait vraiment génial d’être championne du monde dans deux catégories. Ce challenge me plaît. »
Et c’est avec Patrick Gabaglio qu’elle s’est lancée dans cette nouvelle aventure. « Sans ce combat, on pouvait raccrocher les gants, assure son entraîneur. Nadya n’a plus rien à prouver. Elle a les capacités pour continuer encore un ou deux ans, mais pour ça, il faut boxer. »
Un statut de favorite totalement assumé
Patrick Gabaglio s’est employé à maintenir sa boxeuse sous pression, durant ces longs mois où l’espoir se faisait chaque jour plus mince. « Il a beaucoup fallu lui parler. Elle se demandait si tous ces sacrifices valaient la peine et je la comprends. »
Aujourd’hui du côté du BCA Lingolsheim, on ne regrette pas d’avoir attendu une hypothétique chance de ceinture mondiale. « On est prêt », lance Patrick Gabaglio.
Ce soir à Villiers-le-Bel, c’est une Mexicaine aux dents longues qui tentera d’entraver le retour en grâce de Nadya Hokmi. Mais face à Linda Soto (26 ans, 6 v, 3 d), c’est bel et bien l’Alsacienne qui sera favorite. Elle ne refuse d’ailleurs pas ce statut. « J’ai besoin de me dire ça. Ça me rassure… »
Si l’expérience et le palmarès plaident en sa faveur, Nadya Hokmi se méfie de son adversaire. Elle n’a pas oublié que Linda Soto s’est inclinée seulement aux points face à la redoutable Américaine Ava Knight, pour le titre mondial WBC des mouches au mois de mai.
« C’est une très bonne boxeuse. Ça va être un beau combat », anticipe la boxeuse du BCA Lingolsheim avec envie et une certaine confiance en elle.
Si l’avenir semble à nouveau lui sourire, Nadya Hokmi ne pense pas plus loin que le combat de ce soir. Elle n’a qu’un seul et joli rêve : décrocher son troisième titre mondial pour, enfin, sortir de l’ombre.
Le combat sera diffusé sur Ma Chaîne Sport à partir de 21h.
Source: DNA
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