Un combat de boxe sans véritable enjeu, c’est un peu comme une soupe sans sel, une glace sans sucre. Tous les ingrédients sont là, mais il manque ce petit quelque chose qui transforme une bonne soirée en une grande soirée. Le «Tof» Dufaux en était le premier conscient : « je m’étais préparé superbement pour défendre mon titre de champion de Belgique des poids lourds contre un Flandrien, mais lorsque j’ai su qu’il s’était blessé et que le combat tombait à l’eau, j’ai, inconsciemment, laissé tomber la pression. Sur le ring ce n’était d’ailleurs pas cela, je n’ai jamais retrouvé ma boxe de Seilles. »
De fait le «Boucher de Floreffe» n’allait pas livrer une grande prestation, dominé à l’allonge par un adversaire qui ne se laissait pas approcher, mais alors qu’on s’acheminait vers un verdict aux points, le Floreffois décocha un violent crochet qui faisait mouche au foie et lui valait la victoire par K.-O.» au 5e round .
Alex Miskirtchian, le champion d’Europe en titre, fut lui plus expéditif en «sonnant» littéralement son jeune adversaire, le Hongrois Vargas, en moins de deux rounds :«Il n’avait pas le niveau, confessait le Dinantais, et j’ai voulu rapidement me rassurer sur mon état de forme. C’est déjà pas mal, mais je vais travailler pour être au top le 21 juin contre Dieli, c’est cela qui importe, ici cela manquait cruellement d’enjeu.»


Si l’Irlandais Donnellan, chouchou du public, allait connaître les affres de la défaite en s’inclinant face au redoutable Anversois Antonio Manuel, offrant toutefois une fort belle réplique, les autres boxeurs professionnels allaient s’imposer, mais avec parfois, pour certains, quelques difficultés. Ce fut le cas pour Hervé Hubeaux qui hérita d’un adversaire dur au mal et bien difficile à contrer. «Il avançait constamment et venait se coller à moi, confiait l’Andennais, mais il était aussi dur au mal car plusieurs fois j’ai cru qu’il allait plier mais il tenait le coup.» Bref, le Mosan dut batailler ferme pour s’imposer au terme d’un combat épique et très dur.


Ce fut plus facile pour Fabrice Clement, son adversaire étant venu au pied levé. Il le fit compter au premier round et remit le couvert au second, obligeant l’arbitre à arrêter le combat. «Ce n’est pas plus mal, expliquait-il, car je m’étais blessé à la main à l’entraînement et je préfère la ménager avant de rencontrer, titre francophone en jeu, Ali Baghouz, le 9 juin à Manage. Ce sera un dur combat, mais je n’ai rien à perdre.»
L’espoir de Fabian Chapelle, Bogdan Galaev, assurait le sixième combat professionnel et, une fois de plus, il démontra l’immense qualité de sa boxe. Il domina son adversaire de la tête et des épaules avant de perdre, peu à peu , sa belle boxe en tentant d’en finir avant la limite alors qu’il ne semble pas posséder le punch nécessaire. Dommage, mais cela ne devrait pas l’empêcher de signer une très belle carrière tant il s’améliore à chaque sortie. « Pourtant, confiait Fabian Chapelle, je lui avais simplement demandé de ne pas forcer, de boxer pour s’amuser...»




Il y avait 6 combats professionnels samedi à Saint-Servais, mais aussi 6 combats amateurs et là on fut souvent gâté, ce qui laisse augurer d’une belle relève.

À l’image du duo Van Lippeveld (Flawinne) – Zayrioui (Andenne) qui, en démonstration, montra de belles choses pour une première apparition en public.
«Adidi» Vander Buecken allait, lui, en appel d’une dernière défaite face à Martoz de Mouscron et s’il démontra une très belle boxe il ne put malheureusement contrer la puissance de son adversaire, qui allait faire la différence.
Pour son premier combat François Ligot (Bovesse) fut d’emblée pris de vitesse par le Jambois Deroisy, mais il eut le mérite de s’accrocher et de revenir lentement pour arracher un nul qui sembla contenter tout le monde.
Le Jambois Tasnier, qui offrait une revanche à Lapoutre de Mouscron fit lui aussi très belle figure et obligea son adversaire, touché au bras, à abandonner le combat alors qu’il était, de toute manière, largement dominé.
Enfin, pour la bonne bouche les combats du Dinantais Pierrick Larose et du jeune gars de Saint-Denis, Antoine Vanackère épatèrent littéralement la galerie.
Le premier nommé démarra pourtant très lentement, étudiant un peu son adversaire venu d’Arlon, Xhizir Gilayaev, plus lourd que lui et qui, visiblement, semblait avoir plus de métier. Mais, dès que le Copère accéléra il se montra irrésistible. L’Arlonais tenta bien de s’accrocher mais le Mosan ne lui laissa aucune chance, s’imposant sans coup férir.
Opposé au Frontalier Alessandro Trabucco, le fils d’Alain Vanackere, l’organisateur de la soirée, se fit toucher un peu au premier round, mais il eut le grand mérite de revenir rapidement dans le combat et de terminer en boulet de canon, démontrant les réels progrès qu’il vient d’accomplir. Tout comme Tasnier et Larose, il devrait rapidement offrir bien des satisfactions à ses professeurs.