Alex Miskirtchian, le Dinantais triple champion du monde, avait la voix un peu tremblante en expliquant qu’au lendemain de son retour des États-Unis, de Big Bear Lake plus précisément, il accompagnera sa femme à Namur pour y assister à une échographie et, peut-être, savoir si Luka, son fils, aura un petit frère ou une petite sœur.
«Cela me motive, confiait-il, ma famille s’agrandit et a besoin de moi. Si je parviens à arracher ma qualification pour un combat, titre mondial IBF en jeu face à Gradovich le tenant de la couronne, je ne laisserai pas passer ma chance…» En attendant, depuis un mois et demi, le Copère s’entraîne ferme à plus de 2000 mètres d’altitude. Dès le matin il avale des kilomètres de footing, dans le froid et parfois la neige, avant de poursuivre par du «shadow», des abdominaux et des étirements.
Un petit repos et, sous la direction d’Abel Sanchez, son coach, il attaque, pendant près de 3 heures l’entraînement spécifique de boxe avec le Kazak Golovkin, triple champion du monde des moyens, mais aussi des boxeurs aussi talentueux que Platov, Perez ou Diaz. Bref, du travail intensif et une discipline spartiate car le soir, l’entraînement à peine fini, il passe à table avant de filer dans sa chambre, juste au-dessus de la salle et, fourbu, de s’endormir.
Les fêtes sans sa familleaux États-Unis
«J’ai parfois un peu le cafard, je tarde à m’endormir et je regarde un film, mais la plupart du temps, après un petit coup de fil à ma femme et mon fils, je plonge dans les bras de Morphée. Le 24 de ce mois ce sera mon anniversaire ainsi que celui de Luka, mon fiston, mais la famille fêtera cela sans moi. Comme la Noël et le Nouvel an mais je suis certain que mes sacrifices ne seront pas vains. Tout le monde me voit vainqueur contre Sofiane Takoucht, que j’ai déjà battu à Charleville, mais moi j’ai du respect pour cet homme qui fut champion d’Europe et voudra sa revanche.»
«Il est allé se préparer au Mexique, où on trouve des boxeurs durs au mal, un peu dans mon genre, et je sais qu’il sera au mieux de sa forme. Je respecte l’homme qui a également une famille à faire vivre, mais ce sera avant et après le combat. Sur le ring, il faudra vaincre ou mourir et je suis bien décidé à l’emporter avant le dernier coup de gong. Je suis, en tout cas, préparé pour en finir à mi-combat par Abel Sanchez, qui sera dans mon coin à Liège en compagnie d’Alain Vanackère, mon manager, et d’Arman Souskayan, mon entraîneur de toujours. Avec ces trois-là je peux renverser des montagnes.»
« J’ai la rage »
Cette semaine, Rudy Remacle, son copain de Vedrin viendra le rejoindre à Big Bear Lake, pour s’entraîner avec lui et l’aider à passer les anniversaires et réveillons plus sereinement.
«Seul ici, je risquais d’avoir dur mais avec lui cela doit aller. En tout cas cet éloignement des miens me motive encore plus, j’ai la rage et Takoucht risque de le payer sur le ring. Je n’ai pas oublié les différents reports du combat qui devait nous opposer et l’obligation de m’entraîner à peine trois semaines avant de le rencontrer.»
«Cette fois on sera tous les deux biens préparés et je suis décidé à ne lui laisser aucune chance. Je veux ce titre mondial, ma famille en a besoin… Le 7 au soir je serais à Dinant, le 8 à Namur pour l’échographie, mais le soir ce sera Liège et le silence total avant de disputer le combat le plus important de ma carrière. Avant le championnat du Monde du moins qui, si tout se passe bien, se disputera fin mai ou début juin, juste avant la naissance, mais probablement à l’étranger car il n’est pas aisé de rivaliser financièrement avec des Russes ou des Américains. Alors les deux ensemble…»

Source: Vers l'Avenir

Lien pour le gala du 11 janvier, tous les détails:

http://boxefrombelgium.blogspot.be/2013/12/demi-finale-de-ch-du-monde-miskirtchian.html#.UrhIXRzuIsA