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mercredi 20 janvier 2010


Mahyar Monshipour : "On considère les boxeurs comme des

illettrés !"

Mahyar Monshipour : "On considère les boxeurs comme des illettrés !"LEMONDE.FR | 19.01.10 | 17h00 • Mis à jour le 19.01.10 | 22h23[Photo]AFP/GUILLAUME BONNAUDMahyar Monshipour, le 24 janvier 2009.Frt de ses 6 titres de champion du Monde WBA super-coq, Mahyar Monshipoura écrit une des plus belles pages de l'histoire de la boxe française. Aujourd'hui descendu des rings, il dresse un état des lieux de sa discipline.On vous a quitté le 4 juillet 2009, sur une défaite en championnat WBA des coq contre le Panaméen Anselmo Moreno, un combat que vous avez vous-même organisé. Pourquoi ?J'avais envie de monter le combat à la date que je voulais, contre l'adversaire de mon choix. Mais, franchement, je ne suis pas un homme d'affaires. Je n'ai pas décidé d'être "boxeur-promoteur" pour gagner de l'argent mais pour gagner ma tranquillité d'esprit.Cette initiative vous a coûté cher...C'est vrai que j'ai perdu mon combat et de l'argent. Mais j'avais aussi trop payé les autres boxeurs de ma soirée, comme Daouda Sow et Khedafi Djelkhir. J'avais aussi beaucoup investi dans les conditions d'accueil et le confort de la salle. Les moyens de mon diffuseur, W9, étaient également limités. Enfin, j'avais tenu à combattre dans ma ville de Poitiers, alors que j'aurais pu aller à Paris. C'est mon cœur qui a parlé... Je ne suis qu'un sportif, je ne sais pas négocier.Comment votre décision d'endosser le costume de promoteur a-t-elle été accueillie par le milieu ?Je ne veux cracher sur personne mais on est dans un sport où les boxeurs ne sont bons qu'à donner ou recevoir des coups. On est des mouchoirs : on nous utilise puis on nous jette ! Ça n'a pas été bien perçu par la profession mais c'est logique : quand il y a deux boulangeries dans une rue et qu'une troisième ouvre, les gens font la gueule ! Par contre, ma Fédération ne m'a pas soutenu et ça a été dur à accepter. Elle préfère juste voir ses boxeurs prendre des coups.Vous êtes pourtant un des boxeurs les plus populaires auprès du grand public...(Il coupe). Mais on s'en fout ! Les gens qui gèrent la boxe en France pensent qu'on en est encore à l'époque où les boxeurs signaient leur contrat avec une croix. Qu'on n'est pas bons à prendre une décision, encore moins à gérer un projet.Un boxeur professionnel peut-il vivre de son sport aujourd'hui ?Non. Je peux donner des comparaisons très précises car je m'occupe de budgets dans mon métier (directeur adjoint des sports au Conseil général de la Vienne, NDLR). Sur les quelques 350 professionnels, seulement trois ou quatre gagnent très bien leur vie. Ensuite, une dizaine engrange des petites sommes sympas. Mais pour les autres, leur niveau de vie est celui d'un rugbyman de Fédérale 1 ! Même pas 1 500 euros par mois.Que manque-t-il à la France pour dynamiser le monde de la boxe pro ?Ce n'est pas du côté des diffuseurs qu'il faut chercher, ils ne mettront jamais autant que ce qu'avait pu mettre Canal Plus. Maintenant, c'est aux boxeurs de prendre les choses en main.Je le dis franchement : les boxeurs français ne sont pas assez bons et spectaculaires. On n'est pas un sport de masse et on n'attire pas assez les gamins. On a aussi un gros problème au niveau de la qualité de nos entraîneurs. Les clubs sont également fautifs : ils sont mal gérés et organisent trop peu de tournois. D'ailleurs, si je suis déçu de ne pas voir d'anciens boxeurs à la Fédération, je trouve qu'il manque de vrais chefs d'entreprise à la tête des clubs. Les présidents sont souvent d'anciens sportifs, qui font avec les moyens du bord, et qui prennent peur dès qu'on leur parle d'un gala dont le budget dépasse 10 000 euros !

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