C’est le 14 août 1987 que naît à Montréal le boxeur professionnel poids lourd Didier Bence. Il grandira dans le quartier de Villeray pour ensuite déménager, à Laval à l’âge de 10 ans. À cette époque, Didier est un joueur de basketball et excelle dans ce sport se rendant même dans le niveau AAA. C’est à 14 ans qu’il découvrira un tout autre sport, la boxe!
Pourquoi passer du basketball, sport d’équipe dans lequel il remporte un franc succès, à la boxe, un sport où l’on se retrouve seul dans l’arène et qui est, tout de même, plus féroce que le basket?
Didier, en bon sportif, s’entraîne au gym, il s’applique à travailler avec des poids, pour développer sa masse musculaire, lorsqu’un jeune homme s’approche de lui, faisant l’air de le narguer. Didier, ne se laissant aucunement impressionner, et habitué à régler ses comptes comme un homme, l’invite à sortir pour aller régler ça dehors. C’était sa façon à lui de répondre à ceux qui tentaient de l’intimider. Ce n’est pas la première fois que Didier lançait une telle invitation, mais jamais auparavant on avait décliné l’offre de cette façon. En effet, le jeune homme l’ayant abordé d’une façon peu gentleman, lui a remis une carte pour un accès d’une semaine dans un gym de boxe, et s’en est retourné. Un incident décisif dans la vie du jeune Bence, puisque ce simple geste définira pour lui, un brillant avenir!
Le lendemain de cette rencontre, Didier s’est rendu au gym de boxe qui était situé à quelques pas de chez lui. Il y est entré, à jeté un coup d’œil, et ne voyant personne, a saisi une paire de gants et s’est mis à frapper sur le sac… Il avait trouvé une nouvelle façon de canaliser l’énergie négative, la boxe. Après quelques minutes intenses à dépenser de l’énergie sur le sac, quelqu’un s’est finalement approché de lui après l’avoir observé quelques instants. C’était Claude Bélanger, celui qui sera son coach pour les années qui suivront cet entrée au gym.
Claude a tout de suite vu en Didier un avenir prometteur en tant que boxeur. Il le convaincra de s’entraîner sérieusement à la boxe car il a tout pour réussir. Non seulement il a un physique de boxeur, une taille imposante pouvant supporter une bonne masse musculaire, mais aussi, il démontre une bonne agilité, une rapidité d’exécution pour porter des coups, et il transpire la détermination. Certains vont même jusqu’à le comparer à un de ses idoles de jeunesse, Joe Frazier. Duquel il visionnera d’ailleurs, avec son nouveau coach, des tapes de boxe pour apprendre. Claude lui fait même miroiter le rêve ultime de tout boxeur, devenir champion du monde, rien de moins! Il n’en faut pas plus à Didier pour décider de s’investir à fond dans ce nouveau sport. Le jeune homme fera part à sa mère, quelques jours plus tard, de ses intentions de poursuivre dans la boxe. Elle ne réalisera pas tout de suite à quel point son garçon est déterminé, mais le réalisera bien rapidement lorsqu’elle rencontre le coach Bélanger, qui lui fera part de ses intentions pour Didier. Il saura trouver les mots justes pour convaincre la mère de celui qu’on surnommera parfois ‘’Big Daddy’’, que son fils à tout pour réussir dans cette voie.
Dès ses premiers jours au gym, l’adolescent fait preuve non seulement de détermination, mais aussi de discipline. Il répondra présent à chaque entraînement et se démènera pour apprendre la technique et la stratégie, il travaillera de concert avec son coach pour développer son potentiel, ce qui sera plus que payant dans les mois suivants. Il s’illustrera dans le volet amateur, et se démarquera nettement de la compétition en 2003, alors qu’il remporte le titre de champion canadien pour la catégorie juvénile. C’est le début d’une belle aventure sur la scène nationale qui évoluera vers l’international. Malheureusement, en 2004, un triste événement surviendra dans la vie du jeune homme, et sa concentration habituelle en entraînement et son focus en compétition subiront quelques défaillances. Qu’à cela ne tienne, en effet, un titre dans les juvénile, ce n’était pas assez pour Bence, il réitérera ce même succès en 2005 et 2006, mais cette fois au niveau junior. Les années suivantes, 2007 à 2009 seront-elles aussi couronnées de ce même succès, mais cette fois, au niveau senior.
Bien entendu, les succès sont le résultat de beaucoup d’efforts, parfois d’entêtement, mais aussi de talent. Il ne faut pas non plus négliger l’entourage, la famille, le coach, le gérant, les partenaires d’entraînement, les fédérations de boxe… C’est dans cette optique que Boxe Canada fera bénéficier le combattant d’un camp d’entraînement en 2005 au Niger. Il en tirera quelques leçons qui l’aideront à renforcir sa technique.
Entre temps, Didier participera aux qualifications pour les Jeux Panaméricains de 2007 qui se tiennent en Argentine. Il y remportera l’or en défaisant le champion américain des poids lourds, Mike Wilson. Ce dernier promet une revanche lors des jeux Panaméricain qui se tiennent un peu plus tard au Brésil. Chose qu’il n’obtiendra pas puisque Didier se permet de le battre à nouveau. Le jeune pugiliste, se blessera malheureusement au talon d’Achille, ce qui le forcera à déclarer forfait devant Oscar Rivas, et à se contenter du bronze. Cette blessure l’amènera aussi à annuler sa participation aux championnats mondiaux à Chicago. Ce qui lui coûte beaucoup, car des victoires à cette compétition internationale aurait pu lui garantir sa place aux jeux olympiques de Beijing. Il ratera aussi, par la suite, les premières qualifications pour cette ultime compétition au début de 2008. Didier tentera de se reprendre aux secondes qualifications qui pourraient l’amenée à faire partie de la délégation canadienne. Or, lors du combat contre le représentant américain, Michael Hunter, il reçoit un jab qui l’assomme. Pour la première fois depuis ses débuts, le jeune homme est ébranlé par ce coup. Cette défaite met un frein définitif à l’espoir de Didier d’être sur l’équipe canadienne. Il doit donc faire un ‘’X’’ sur un rêve olympique, et entrevoir un avenir différent pour sa carrière de boxeur.
C’est donc peu dire que l’année 2008 apportera son lot de changements, entre autres, pour le coaching du jeune homme. En effet, l’entraîneur de Didier, Claude, sera appelé à changer pour Marc Ramsay. Le jeune homme connaissait déjà Ramsay pour l’avoir côtoyer à quelques reprises lors de séances au gym, de voyages et de camps d’entraînement. La chimie athlète entraîneur s’installera facilement, et le succès de ‘’Big Daddy’’ ne fera que continuer.
Il se présentera par la suite à la ‘’Copa Independancia’’ en République Dominicaine en 2008 et repartira de là avec l’argent autour du cou. En 2009, suivront les jeux de la Francophonie. Le jeune homme s’envole donc en direction du Liban. Sur place il s’emparera de la seconde position. Didier se rendra aussi en Italie, et sera surpris par un adversaire de bon calibre, qui le battra. Il continuera de combattre malgré la blessure qui le tenaille et le fait souffrir. En 2010, il se rendra aux jeux du Commonwealth se tenant en Inde, où sa carrière amateure prendra fin, avec, à sa fiche, 80 combats. De ce nombre, dix défaites pour 70 victoires.
Nonobstant le fait qu’il ait eu plusieurs traitements de physiothérapie qui n’ont aucunement amélioré son état, il a bénéficié, grâce au Docteur Fontaine, de traitement ‘’PRP’’ pour soigner sa blessure. (Le traitement PRP consiste à retirer du sang du patient traité les plaquettes, par centrifugation, et de les injecter directement à la blessure afin de permettre le prompt rétablissement des tissus touchés.) Didier se confie et confirme que ces injections ne font pas de bien du tout. Il en faudra deux afin de guérir cette blessure qui le restreint à des performances correctes, alors qu’il se sait capable de beaucoup mieux. Chacune des injections l’oblige à quatre semaines de repos complet. Aucun entraînement permis, ce qui change du tout au tout la routine lorsqu’on est habitué à s’entraîner deux fois par jour depuis quelques années.
Suite à tous ces championnats, tournois d’envergure, compétitions nationales et internationales, la suite logique est d’envisager des débuts professionnels. Sa blessure est guérie grâce aux traitements PRP, la convalescence se termine, l’entraînement recommence…
Bence devient donc alors, au début de 2011, officiellement un boxeur professionnel. Yvon Michel lui offrira un contrat de trois ans, ce qui lui permettra d’avoir son premier combat contre Leonard Collier (1-7-0) le huit avril au Centre Bell de Montréal lors de la série ‘’Rapides et Dangereux’’. Combat qu’il gagnera de façon expéditive par KO. L’adrénaline était au rendez-vous, et le boxeur confie ne pas avoir ressenti toute la force des coups portés, il a seulement vu son adversaire tombé, et s’est rendu compte que son travail pour la soirée était terminé. Son deuxième combat s’est soldé de la même façon, un autre KO! Cette fois-ci son adversaire était Dwayne Storey (4-7-0). Didier affirme qu’il ne se fie pas aux fiches des adversaires potentiels pour préparer ses combats, mais se prépare à chaque fois pour un combat de longue haleine et de forte intensité. Sa recette à lui, c’est une bonne préparation, de l’optimisme, de la persévérance et un entraînement d’enfer. Pour reprendre ses mots ‘’Quand tu vises le KO, y’a pas de KO.’’ Il faut donc viser la victoire dans le respect de l’adversaire, profiter des opportunités dans le ring, et profiter du KO si la chance se présente.
Son prochain combat aura lieu le 20 octobre, toujours au centre Bell lors de la seconde série de boxe ‘’Rapides et Dangereux’’ encore promue par GYM. Il y affrontera Pavel Dolgovs (8-15-2), qui compte 25 combats à son actif. La fiche de Dolgovs n’inquiète aucunement Bence qui a simplement hâte de remonter dans le ring. Il est fin prêt et son objectif est la victoire, rien d’autre!
La suite des choses se fera selon l’évolution du jeune homme. Le résultat de ses combats à venir déterminera la suite de sa carrière. Des possibilités aux États-unis pourraient s’offrir à lui. Et son ambition ultime en tant que boxeur, un titre mondial. Pour sûr le talent, l’agilité et la détermination sont au rendez-vous pour lui donner toutes les chances d’atteindre son but.
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