Voici ce qu'il est dit dans RUE 89 aujourd'hui
From the documentary Ring of Fire. Paret reportedly patted Griffith's behind at the weigh-in and called him a maricon - Spanish for faggot. This was in 1962, a less tolerant era than today. Paret never called anybody a maricon again. Griffith used his head as a speed bag and beat him into a coma. He died ten days later without regaining consciousness.
Une des figures les plus romanesques de la boxe est décédée ce mardi, à l’âge de 75 ans. Le New York Times retrace la vie d’Emile Griffith, premier sportif issu des Iles Vierges à devenir champion du monde de boxe. Un samedi soir de mars 1962, devant les 7 500 spectateurs du Madison Square Garden, son nom est entré dans l’histoire du sport. Griffith affronte le Cubain Benny Paret, champion du monde des poids welters. Le match est retransmis à la télé.
Au douzième round, Griffith prend le dessus. Comme devenu fou, il assène une pluie de coups au visage de son adversaire, coincé dans les cordes [la vidéo peut heurter les âmes sensibles, ndlr]. Dix-sept coups de poing en cinq secondes. « Comme démolir une citrouille avec une batte de base-ball », écrit Norman Mailer. Paret s’écroule, inconscient. Il restera dix jours dans le coma avant de mourir.
Les Etats-Unis sont sous le choc. Pourquoi l’arbitre n’a-t-il pas interrompu un tel massacre ? Quelques semaines après le drame, le gouverneur de New York crée une commission chargée d’enquêter sur l’affaire. L’arbitre Ruby Goldstein quitte le monde de la boxe ; la télé américaine ne diffusera plus aucun combat jusqu’à la fin des années 70.
« Il a dû se battre toute sa vie avec sa sexualité »
Malgré une carrière pleine de succès, Emile Griffith ne se remettra jamais vraiment de ce combat. Insulté par les passants quand il va voir son adversaire à l’hôpital, inondé de courriers le traitant d’assassin. Pendant quarante ans, les cauchemars perturbent ses nuits. En 2005, les réalisateurs du documentaire « Ring of Fire » lui permettent de rencontrer la famille de Paret. Son fils lui accorde son pardon. Le boxeur explique :
« Après Paret, je n’ai plus jamais voulu faire du mal à quelqu’un. J’avais tellement peur de frapper, je retenais tous mes coups. »
La même année, Griffith explique à Sports Illustrated ce qui l’a rendu fou ce soir de mars 1962. Paret l’aurait traité de « maricon », d’homosexuel, quelques temps avant le combat ; Griffith voulait se venger. Ce n’est un secret pour personne : le boxeur est bisexuel et fait tout pour le cacher dans un milieu qui ne l’accepte pas. En 2005, il se confie à Bob Herbert, éditorialiste pour le « Times », qui se souvient :
« Il m’a expliqué qu’il avait dû se battre toute sa vie avec sa sexualité. Ce qu’il pouvait ou pas dire à ce sujet le tourmentait. Il disait qu’au début des années 60, c’était impossible de clamer “Oh oui, je suis gay” dans un sport ultra macho comme la boxe. Après toutes ces années, il voulait dire la vérité : il parlait de ses relations avec des hommes et des femmes. »
En 1992, à la sortie d’un bar gay de New York, Emile Griffith se fait tabasser et passe quatre mois à l’hôpital.
Ce mardi, il est mort alors qu’il souffrait, depuis plusieurs années, de démence pugilistique, ce syndrome propre aux boxeurs.
Au douzième round, Griffith prend le dessus. Comme devenu fou, il assène une pluie de coups au visage de son adversaire, coincé dans les cordes [la vidéo peut heurter les âmes sensibles, ndlr]. Dix-sept coups de poing en cinq secondes. « Comme démolir une citrouille avec une batte de base-ball », écrit Norman Mailer. Paret s’écroule, inconscient. Il restera dix jours dans le coma avant de mourir.
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