WHEN WE WERE KINGS
vendredi 02 août à 8h55 (90 min)
Déjà diffusé dimanche 28.07 à 23h15
En 1974, un producteur de combats de boxe aussi audacieux que vénal, Don King, convainc le dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko de financer et d’accueillir à Kinshasa ce qui sera le premier "match du siècle" organisé en Afrique, précédé de trois jours de concert avec les grands noms de la soul. À l’affiche, le boxeur le plus médiatique de la planète, Mohamed Ali, 32 ans, qui clame avoir été privé de son titre de champion de monde par le retrait de sa licence, de 1967 à 1971, suite à son refus de combattre au Viêt-nam ; et le tenant du titre, George Foreman, 25 ans, un cogneur colossal jusque-là invaincu. L’événement doit avoir lieu à 4h du matin pour les télévisions américaines devant 80 000 spectateurs ? dans un stade géant qui renferme aussi, selon Norman Mailer, témoin de la rencontre, des geôles secrètes où l’homme à la toque léopard a fait jeter deux mille prisonniers. Mais les slogans panafricains sur l’authentique terre des origines masquent les brutales réalités locales et l’élite du showbiz noir américain (James Brown, B.B. King…) débarque à la suite des champions. Accueilli en héros par la foule kinoise, Mohamed Ali fanfaronne sans relâche sur sa victoire certaine, mais est donné perdant par tous les pronostics.
Vertige
"C’est pas Hollywood, c’est le réel", insiste dans le film Drew "Bundini" Brown, l’un des entraîneurs d’Ali. De fait, la réalité de cet incroyable show, commenté rétrospectivement par certains de ses témoins, dont les deux écrivains Norman Mailer et George Plimpton, lui confère une force plus grande que la meilleure des fictions. Arrivé à Kinshasa pour tourner un documentaire en partie musical, Leon Gast décide de rester quand le match est reporté de cinq semaines, suite à une blessure de Foreman. Il filme ainsi près de 200 heures de rushes, aux premières loges d’un événement qui ressemble, avec le recul du temps, à un scénario d’une richesse foisonnante servi par un casting de titans. Ni le concert, pourtant grandiose, ni les coulisses du match n’intéressent alors grand monde et faute de moyens, le film restera plus de vingt ans dans les tiroirs. Magnifiquement monté, il constitue un témoignage inégalé non seulement sur Mohamed Ali, mais aussi sur l’immense espoir de changement qu’il a représenté.
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