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jeudi 18 juillet 2013

Jimmy Ramdan Gourad : 100 combats de boxe et 100 films




Voici l’histoire assez hors du commun et un destin tout aussi surprenant, celle de Gourad né le 14 avril 1960 à Berkane à 60 km d’Oujda. Dès son jeune âge, il écoute souvent les blagues des oujadas (habitants d’Oujda) où l’on décrit le berkani (originaire de Berkane) comme le plus idiot de la région. C’est un peu comme en France avec les histoires belges. Idiot, Gourad ne voulait pas et ne pensait pas l’être.

 « Comme j’ai la tête dure et suis berkani, j’ai choisi la boxe. Parce j’ai la gueule de l’emploi, les bras longs et une envie furieuse de me bagarrer. Pour moi, c’est une excuse et un prétexte de taper sur la gueule des autres. »
Il commence à boxer dès son arrivée à Bruxelles en Belgique en 1970,  l’âge de 10 ans. Puis il pratique un an de karaté, puisque c’est la mode de l’époque.
« Il y avait Mohamed Ali et Bruce Lee. C’était la belle époque ! »
 Il abandonne le karaté car il n’a pas assez de contact et se consacre à la boxe, qui le fait voyager à travers tous les continents et notamment en Amérique du Sud.
Ses 100 combats lui permettent de boxer avec les meilleurs champions d’Europe et du monde tels que Houcine Cherifi, Nardiello, Mastrodonato, Boudouani, Terry Mc Gee, Camerani, Polinori, Mastria, Braco Sylvio et bien d’autres. Ses adversaires étaient tous des champions du monde réputés, des dangereux frappeurs et très résistants. Ils lui font aimer la boxe à tel point qu’il ne refuse jamais un combat.
Après quoi Gourad devient comédien ; il joue dans plus de 100 films et on le voit dans «Sheds», un film belge de 1999 dirigé par Erik Van Looy. L'histoire est inspirée du meurtrier belge Freddy Horion et son évasion de prison en 1982.                                                                                                                                              
Il joue dans le film «Hors la loi», réalisé par Rachid Bouchareb sorti en septembre 2010 avec Jamel Debbouze. Ce film fait suite au film «Indigènes», qui a reçu le prix d'interprétation masculine lors duFestival de Cannes en 2006. Il a représenté l'Algérie aux Oscar 2011 dans la catégorie meilleure film en langue étrangère. Le film a créé une grande polémique médiatique. Des manifestations avaient lieu enFrance en mai 2010 à cause de l'histoire des massacres de Sétif et Guelma.
Il joue dans le Film «Les larmes d’argent» de Mourad Boucif. Le film raconte l’histoire des tirailleurs marocains qui avaient combattu pour la libération de la France et l’Europe. Cet épisode, trop souvent négligée par la grande histoire, doit être exhumée afin de rejoindre les manuels scolaires et de compléter la mémoire universelle. Il va falloir reconnaître le rôle de ces tirailleurs, afin de ne pas trahir l’histoire.
Éducateur de formation et de profession, Mourad Boucif travaille depuis 1993 dans le tissu associatif àBruxelles. Il a forgé son expérience sur le terrain à partir des réalités qu'il rencontre à travers les différents publics fragilisés. Très actif, il travaille également avec différentes associations, ONG humanitaires belges et internationales.
Gourad est venu à Marrakech suite à une invitation de Mohamed Qissi pour signer un contrat d’un nouveau film qui sera tourné au Maroc et dont il aura un important rôle, et pour participer aux spectacles de combats de boxe à l’occasion du Festival International de Marrakech édition 2012.
Mohammed Qissi connu sous son pseudonyme Michel Qissi est un acteur, réalisateur, scénariste,monteur et cascadeur belgo-marocain. Il est né en 1962 à Oujda. Il est connu pour ses rôles de méchantdans des films d'action. Il a une grande amitié pour Jean-Claude Van Damme.

Pour la première fois et depuis très longtemps, Gourad foule le sol de son pays natal. Il est très heureux de se trouver au Maroc et d’y retourner par la porte de l’art. En plus, il est fier d’avoir cette chance de tourner dans un nouveau film au Maroc. Il espère qu’elle sera l’occasion de revenir plus souvent au pays qui lui manquait.
Très content et conscient ; il sait que la maturité, l’expérience, l’âge et l’amour du Maroc vont être des atouts considérables pour réussir son nouveau rôle. Son rêve est d’être un véritable professionnel par excellence.
Dans ce nouveau film, on verra beaucoup de champions  de boxe et d’arts martiaux. Mohamed Qissi, Badrari et Bruce Lee Maroc vont jouer.
Par la même occasion, Gourad vient faire des repérages du film de Stan Zambo où il a joué, qui a eu 28 prix en Europe. Le scénario est écrit par Stan appelé «Histoires des hommes».
Il est scénariste d’un court métrage «La peine exécutoire». Il est aussi expert en communication et dans l’événementiel.
Il est professeur  et entraîneur de boxe à Bruxelles. Depuis 10 ans, il donne des cours nommés «Boxe éducative»  pour les jeunes. Ces cours gratuits permettent à ces jeunes de se défendre et canaliser leur énergie. C’est-à dire se rendre utile et ne pas traîner dans les rues sans but.
Gourad était recruté par la vision des experts, dirigé et conseillé dans la boxe comme Abdelkrim Qissi, Ringo Chaed et Mario Ferro (le trésorier de la Fédération Belge de Box).  Il était toujours entouré de grands artistes comme Eric Godon, Jean Collard, Isabelle Huper, Gérard Depardieu, JoeyStarr…
Cette année, il a participé au 37e anniversaire de la marche verte à Bruxelles.
L’an prochain, le 12 mai à Bruxelles, il participera dans un gala de boxe des anciens champions du monde.
Aujourd’hui, Gourad a vécu 20 ans de boxe, de carrière et de souffrance, pour acquérir et entretenir la flamme du succès et une force peu commune sous sa carapace douce et délicate. Cette boxe lui a ouvert beaucoup de portes dont celui du cinéma, un rêve tant attendu.
La transmission de son savoir aux jeunes lui tient beaucoup à cœur. Les jeunes doivent avoir un but dans leur vie. Mesurer l’importance du capital ‘‘temps’’ peut les aider à atteindre leurs rêves et avoir une vie saine, équilibrée et utile.


Par notre correspondant Mohamed BOUTADA
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