Il devait défendre sa ceinture de champion d’Europe des poids plumes pour la troisième fois dans huit jours à Saint-Servais, malheureusement un accident domestique le prive du combat. «Oui, j’ai raté deux marches et j’ai ressenti une vive douleur dans le dos. Je dois observer un repos mais rassurez-vous, dans quinze jours, le guerrier sera de retour, dit le petit Dinantais.Probablement, le régime des entraînements et le régime tout court m’ont fragilisé mais rien de bien grave à plus long terme. D’ailleurs le combat du titre est simplement reporté, pas annulé. Il aura lieu à la fin du mois de septembre, début octobre.»
Voilà un répit en quelque sorte pour venir à la Province chercher un prix bien mérité,«qui me fait vraiment chaud au cœur. Je remercie les gens qui ont voté pour moi.»Après le Mérite dinantais qu’il a reçu voici quelques semaines. «Depuis tout petit, je rêve d’arriver à me réaliser dans mon sport. La boxe, contrairement à ce que beaucoup croient, n’est pas un sport violent. C’est un jeu d’échec : il faut savoir quand il fait frapper pour mettre l’adversaire échec et mat. C’est un sport technique. Et c’est comme un rêve que de recevoir tous ces mérites, à Dinant, à la Province. C’est magnifique mais, j’insiste, ce n’est que le début de ma carrière», ajoute celui qui est âgé maintenant de 27 ans et papa d’un Luka âgé de deux ans et demi, tous deux fêtant leur anniversaire un 24 décembre…
Champion… du monde ?
Sous une bonne étoile. «Champion d’Europe, c’est bien, mais champion du monde, c’est mieux. Et ce titre, je l’aurai. Aussi grâce à tous ces gens qui me suivent et m’encouragent », confie-t-il avec une ambition certaine mais puisant dans l’adversité des blessures physiques et dans une enfance arménienne qui a fait de lui un réfugié, les forces de s’en sortir. «Cela fait onze ans que je combats dans la catégorie des plumes. J’ai été entre autres trois fois champion de Belgique amateur, champion de Belgique professionnel, champion des communautés européennes, WBC, et trois fois champion d’Europe. Quand j’étais jeune, j’ai perdu du poids, mon corps a changé, je suis devenu un petit costaud et je prends mes blessures à la main et au dos comme un tremplin qui me permet de mieux repartir.»
C’est effectivement un parcours incroyable qu’est en train de réaliser Alex Miskirtchian qui ne pense qu’à une chose : remonter sur le ring. «C’est aussi grâce à tous ses supporters qui croient en moi que j’arrive à vivre. Certes, je n’oublie pas mes racines qui sont importantes pour moi et qui m’obligent à rester les pieds sur terre. Sans ces deux choses, je ne serais pas champion d’Europe mais non plus sans mon manager, Alain Vanackere. Il fait vraiment un travail de pro. Il est unique en Belgique. Il participe à me donner la force mentale qui rend ma boxe de plus en plus maligne et agressive», ajoute-t-il.
Aussi, Miskirtchian a créé sa propre école de boxe à Dinant, la ville qui l’a accueilli à son arrivée en Belgique. «C’était avant le championnat d’Europe il y a deux ans, j’ai créé le Alex Miskirtchian boxing academy pour mettre en avant les jeunes talents. Pierrick Larose et Romain Sanna sont de ceux-là et cela me fait vraiment plaisir.»