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jeudi 19 septembre 2013

COUP DE GUEULE: Expulsé pour les JO de 1964, un Tokyoïte est chassé pour les JO de 2020

Un demi-siècle après les premiers Jeux Olympiques à Tokyo, la capitale veut se faire encore plus belle et accueillante pour ceux de 2020, mais pour le citoyen Kohei Jinno, les travaux de préparation ont un goût amer de déjà vu. Déjà expulsé avant 1964, il est de nouveau délogé.

Tandis que de nombreux Japonais célébraient la victoire de la candidature de Tokyo annoncée le samedi 7 septembre par le Comité international olympique (CIO), M. Jinno maudissait son sort.
En 1964, sa maison et son commerce étaient détruits pour laisser place au parc olympique entourant le stade principal. Aujourd’hui, bis répétita: on le prie de céder le terrain pour la reconstruction et l’agrandissement des lieux d’ici à 2020.
«Au fond de moi, j’en veux aux JO», déclare-t-il.
Peu importe pour M. Jinno que le nouveau stade d’un coût de 975 millions d’euros compte 80 000 places, qu’il soit couvert d’un toit rétractable, que son architecture rappelle un casque de vélo ou un vaisseau spatial.
Ce que ce commerçant voit, lui, c’est la disparition de son appartement et son bureau de tabac, à l’intérieur d’un petit marché du quartier de Kasumigaoka aménagé en 1963, à deux pas du stade de 1964, dans le vaste jardin boisé d’un sanctuaire. Jinno Kohei y habitait depuis 1966.
Quelque 200 foyers de Kasumigaoka, où un tiers de la population est âgée de 70 ans ou plus, devront donc aller vivre ailleurs. La ville leur offre des places dans trois autres bâtiments municipaux.
«Il est possible que j’aille dans un endroit où il sera impossible d’ouvrir un bureau de tabac. Dans ce cas, je perdrai ma raison de vivre», affirme-t-il.
Selon lui, les sommes dépensées pour les JO seraient bien plus utiles dans le nord-est du pays, ravagé par le tsunami de 2011.
D’après la ville de Tokyo pourtant, tout comme les premiers Jeux de Tokyo symbolisaient le redressement d’après-guerre et le retour du Japon au sein de la communauté des nations, le projet olympique de 2020 aidera la zone dévastée à se relever et redonnera le moral aux habitants, deux ans et demi après la catastrophe qui a tué plus de 18 000 personnes et provoqué un accident nucléaire à Fukushima.

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