Floyd Mayweather a dominé Saul Alvarez de la tête et des épaules samedi à Las Vegas. A 36 ans, il est un des derniers monstres sacrés de la boxe anglaise.
C’est toujours la même histoire. La stratégie est parfaite sur papier, mais elle ne survit pas à la réalité. Trop fort, trop vif, trop élusif, Mayweather a traversé l’épreuve qui devait définir sa carrière comme un petit sparring de douze rounds. Un senior face à un cadet.
Dès les premiers instants, Canelo semble pataud, gauche, ses jabs s’étiolent dans le vent quand ceux de Mayweather le piquent en pleine face. L’américain domine les débats d’un seul bras. Après 4 rounds, la messe est dite. Canelo laisse tomber ses plans, s’il en avait, pour aller à la guerre. Inutile de jouer stratégie avec le maître en la matière. Au fil des contre qu’il encaisse, la frustration s’installe. Le visage rougi par les coups, le teint, uniforme avec sa chevelure, Alvarez tente en vain d’avancer. Ses rares enchaînements se perdent dans la défense de l’américain.
« Skills pay the bills ». Seule, la puissance, est vaine. Malgré 7 kilos d’écart sur le ring, Floyd Mayweather a montré que la boxe est avant tout un art, un jeu d’esquives et de flèches qu’il est trop rare de voir pratiqué à ce niveau d’excellence. Rares, aussi, sont les fois où on l’a vu à ce point surclasser un adversaire, si ce n’est peut être face à Juan Manuel Marquez en 2009.
On entend déjà les cris des rabat-joies. « Tout ça pour ça ? », « Alvarez était surcoté »… Les écouter serait faire insulte au génie du soir. A l’heure d’aujourd’hui, Floyd Mayweather est au sommet de son sport et il a fait le vide autour de lui. Derrière Alvarez, les adversaires crédibles et « bankables » sont rares : Amir Khan, Adrien Broner, voir un Danny Garcia qui monterait en welters. Il reste à Mayweather quatre représentations dans son contrat avec la chaîne américaine Showtime et son départ risque de laisser un grand vide.
A l’annonce du résultat, il y eut un léger frisson. Décision « majoritaire ». Un juge avait osé donner match nul ! Autant le dire ici, et c’est mon opinion personnelle : Alvarez n’a pas gagné un round. En cherchant un peu, on peut lui en accorder un, mais la charité s’arrête là. Bien sûr, il faut soigner le produit, mais tout de même, le public n’est pas à ce point crédule ! Après tout, quand on sait que le même juge a donné Timothy Bradley vainqueur face à Pacquiao il y a un an… Comme dirait Bobo Lorcy dans un humour bien à lui : « Le juge, c’est Ray Charles ! »
Source:Jean-Charles Barès (l'équipe)
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