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samedi 23 novembre 2013

Pacquiao n’est pas mort

On l’avait quitté face contre terre. Inconscient, rivé au sol pendant de longues minutes après un crochet de Juan Manuel Marquez, son rival de toujours, qui scellait ainsi l’épilogue de leur rivalité. La carrière de Manny Pacquiao, champion du monde dans huit catégories différentes, aurait pu s’arrêter sur cette image. Cela aurait été bien injuste.

Certes, il y a les chiffres. Les néophytes adeptes de l’AFP le souligneront sans doute : Pacquiao n’a plus gagné depuis deux ans et reste sur deux revers consécutifs. Oui, mais encore. Sa défaite, par « décision » partagée face à Bradley en juin dernier, doit être à ce jour le plus grand vol du 21e siècle. Quant à celle face à Marquez, elle est sans conteste, mais un seul coup ne saurait signifier l’arrêt d’une carrière.

Avant d’encaisser ce contre assassin, Pacquiao est allé au tapis, s’est relevé, a renvoyé Marquez au sol et dominé presque tous les rounds. S’il ne s’était pas jeté futilement dans les derniers instants du 6e round, l’histoire aurait peut être été différente. Mais c’est ce qui fait la beauté de ce sport, son inflexible cruauté. Quel grand champion n’a pas un jour goûté à son propre remède ? Klitschko, Lewis, De La Hoya, Roy Jones Jr… Les exceptions son rares.

Il y a l’âge, ensuite, et c’est une donnée devant laquelle les boxeurs ne sont pas égaux. A 34 ans, Pacquiao a mené des guerres qui ont laissé des traces. Quatre combats face à Marquez, trois contre Morales, deux avec Barrera… Toujours prêt à s’engager, à partir, garde basse, à l’affrontement. Sous l’égide de Freddie Roach, son entraîneur de longue date, Pacquiao a trop souvent privilégié l’attaque à la défense. Il l’a payé très cher.

Face à lui, Brandon Rios, un cogneur à la technique sommaire. A défaut d’une défense digne de ce nom, Rios a un menton solide et n’a pas peur de prendre des coups pour en donner. L’adversaire parfait pour Pacquiao : assez craint pour redorer son blason et bien trop limité pour rivaliser avec sa vitesse et son jeu de jambes. Plus qu’un succès, Pacquiao doit briller et prouver qu’il est encore un boxeur de classe mondiale. Tout autre résultat sonnerait la fin des festivités.

S’il réussit son retour, Pacquiao pourra rêver à nouveau d’un combat contre Floyd Mayweather. Dans un désert d’adversaires crédibles, le philippin reste, malgré son déclin, une des seules voies à suivre. Bob Arum, son promoteur, l’a récemment évoqué devant la presse et ce n’est certainement pas un hasard. Après tant d’années d’arlésienne, le combat tant rêvé pourrait enfin voir le jour. Un choc au rabais. Mais un choc, tout de même.

Source: Jean-Charles Barès (Le ring et la plume)

Album photos: 1https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10152032777526118.1073741879.258413236117&type=1

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