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samedi 30 novembre 2013

Yvon Michel, un coup de poing l'a propulsé au sommet de boxe mondiale

Le Groupe Yvon Michel (GYM) est né de la faillite d'InterBox en 2003. Même s'il savoure le succès actuel de son entreprise dans le monde de la boxe, le promoteur n'a pas oublié ses années de vache maigre.
PHOTO LE SOLEIL, STEVE DESCHÊNES

(Québec) Un coup de poing. C'est tout ce qu'il a fallu pour propulser le Groupe Yvon Michel (GYM) en orbite. Soixante-seize secondes et pow! Chad Dawson gisait au tapis. Adonis Stevenson est monté au septième ciel, son promoteur au saint des saints de la boxe mondiale. Michel ne voit «pas de limite» aux sommets que peut atteindre son protégé, entraînant toute l'entreprise dans son élan. Le puncheur de 36 ans défend sa ceinture, ce soir, au Colisée de Québec.
«Avant ça, HBO disait : "Ça nous coûte plus cher aller chez vous, transporter notre monde, traverser la frontière". Mais ils ne me parlent plus de ça pantoute! La question, maintenant, c'est : "C'est quand la prochaine date?" Dorénavant, je discute directement avec le président. On a une oreille attentive, ce qui a impact positif pour nos autres boxeurs et toute l'industrie de la boxe québécoise», s'emballe Michel.
L'homme de 60 ans est dans la boxe professionnelle depuis 22 ans. Il a dirigé la carrière de cinq autres champions du monde : Dave Hilton fils, Éric Lucas, Leonard Dorin, Joachim Alcine et Jean Pascal. Jamais un boxeur québécois n'a suscité autant d'intérêt que Stevenson sur la scène internationale, lire américaine.
Les chaînes de télé payantes HBO et Showtime gouvernent la boxe à coup de millions de dollars. Stevenson et sa gauche dévastatrice leur sont tombées dans l'oeil.
«HBO est après nous, ils veulent nous présenter un contrat à long terme. De l'autre bord, Showtime nous dit ne rien signer avant de les avoir rencontrés. Je n'ai jamais vu ça!» se pince le promoteur.
Malgré le manque d'intérêt aux États-Unis pour l'adversaire de Stevenson, le Britannique Tony Bellew, HBO a accepté de payer le Superman de Blainville autant que lors de sa première défense, contre Tavoris Cloud, un Américain.
Avant Stevenson, HBO avait diffusé quatre combats présentés au Québec, de 2009 à 2011. Depuis juin, ce sera le troisième avec Stevenson. Pascal-Bute, en janvier, fera quatre en huit mois.
«C'est comme si depuis le début de l'année, on marche sur l'eau. Tous les moves qu'on fait fonctionnent!» se réjouit Michel, sans pour autant baisser sa garde. «On sait que c'est fragile. Regarde Dawson, il était au sommet du monde! Un coup de poing l'a séparé de tout ça. Mais derrière Adonis, il y a beaucoup de substance qui nous permet de penser qu'il va être là encore longtemps.»
Convaincu que Stevenson est plus que la saveur du mois. Convaincu que son échec sous l'égide d'un promoteur américain, cristallisé dans sa défaite contre Darnell Boone en 2010, en a fait un meilleur athlète. Convaincu que son entrée dans la famille du Kronk Gym de Detroit et du regretté entraîneur Emanuel Steward, début 2012, a achevé d'en faire un homme d'acier.
Regroupement des rejets
Michel se rappelle aussi ses propres années de vache maigre. GYM est né de la faillite d'InterBox, survenue en 2003, entreprise de promotion dont il était directeur général. Hans-Karl Muhlegg a vendu InterBox à Éric Lucas et à Jean Bédard (pdg des Cages aux Sports), épongeant sa créance envers l'ex-champion du monde.
«Si j'avais voulu, j'aurais pu faire avorter cette vente-là. Mais Jean Bédard m'a dit : "InterBox a des pertes fiscales que je vais pouvoir appliquer dans les Cages aux Sports. Hans doit 100 000 $ à Éric et on va les récupérer comme ça. On n'a pas l'intention d'en faire beaucoup, permets-nous juste de partir". Finalement, j'ai dit oui. Je les ai laissés partir.»
Les boxeurs pouvaient rester avec InterBox ou partir avec GYM. «Tous les rejets sont venus avec moi! Bute, Lucas, Diaconu, Bergeron, les beaux blancs sont tous allés avec InterBox. Moi, j'ai ramassé Ngoudjo, Alcine, qui n'avait encore rien fait, Otis Grant, qui revenait, Patrice L'Heureux. On est parti de loin en crime.
«InterBox, c'était les gentils et les méchants, c'était nous pendant longtemps, parce que les gens n'étaient pas au courant de comment ça s'était passé», poursuit-il. «Ils sont repartis en force avec Éric Lucas, qui était adoré du public, et avait comme relève un beau boxeur, charismatique et talentueux en Lucian Bute.
«Pendant qu'eux faisaient des galas au Centre Bell, nous, on faisait le Club Soda, le Métropolis, le Casino de Montréal. La première année, on a fait 24 shows! On ne serait plus capable de faire ça aujourd'hui», raconte l'homme de boxe, disant avoir toujours gardé confiance. «C'est moi qui avait monté InterBox, alors je pouvais le refaire. Mais je savais que ce serait long.»
La guerre a coûté cher aux deux rivaux québécois. «On s'est fait mal les deux, on a surpayé des boxeurs. On a souvent fait des événements à perte. On morcelait au lieu de s'aider. Mais GYM est en train de récolter le fait qu'on a toujours pensé au lendemain, qu'on n'a jamais voulu dépendre d'un seul boxeur, on s'est renouvelé», résume celui qui ne tient pas rancune à ses compétiteurs.
À preuve, le gala de ce soir s'effectue en copromotion avec InterBox. Même chose pour Bute-Pascal, dans sept semaines. «Peut-être qu'on aurait dû faire ça avant. On réalise qu'on se complète et on va étendre davantage notre association», conclut Michel, annonçant un avenir uni et prospère pour la boxe québécoise.
Yvon Michel et d'autres promoteurs de partout dans... (Photo Le Soleil, Patrice Laroche) - image 2.0
Yvon Michel et d'autres promoteurs de partout dans le monde veulent créer un modèle pour la boxe calqué sur celui des arts martiaux mixtes afin d'avoir un meilleur pouvoir de négociation face aux chaînes de télé. Le lancement est prévu au printemps.
PHOTO LE SOLEIL, PATRICE LAROCHe

Bientôt l'UFC de la boxe

La boxe professionnelle tire 200 millions $ des revenus de télévision par année. Pas mal. Mais pas fort, quand on considère que c'était le même montant il y a 20 ans. Cet état de fait est sur le point de changer, selon Yvon Michel, avec la convergence de promoteurs de partout dans le monde vers un projet calqué sur l'Ultimate Fighting Championship (UFC).
«Il y a 20 ans, le hockey n'avait pas 100 millions $ de revenus télé et aujourd'hui, c'est 2 milliards et plus par année! La boxe est le seul sport qui n'a pas suivi l'explosion des chaînes de télé, l'explosion de demande de contenu. Parce que la boxe est morcelée. L'UFC nous a dépassés [dans les sports de combat] parce qu'il a le monopole» des arts martiaux mixtes.
Le monde de la boxe est trop divisé. «On est 10 promoteurs majeurs à se battre les uns contre les autres et à se contenter du petit peu qu'on peut aller chercher chacun de notre bord. HBO arrive avec 1 million $ et tout le monde se met à genoux.»
La chaîne sportive américaine ESPN investit seulement 1,4 million $ pour 40 émissions de boxe par année, beaucoup moins d'argent que pour ses joutes de hockey qui n'attirent pas plus de spectateurs, selon Michel.
De là l'idée de créer un super circuit mondial de boxe, initiative d'un producteur de télé qui a entre autres mis en ondes l'Oprah Winfrey Show et Wheel of Fortune. «Le gars s'est allié les Google, Disney, Nike, Pepsi de ce monde pour partir quelque chose pour amener la boxe à un autre niveau. Et on va faire partie de ça», se félicite le patron du Groupe Yvon Michel (GYM).
«Il veut unifier le milieu, faire ça assez gros pour qu'on soit un incontournable. Que tu puisses vendre une saison et pas juste un show, partout dans le monde.» Des promoteurs d'Allemagne, d'Angleterre et du Mexique sont aussi impliqués dans l'aventure. La plus grande réticence vient pour l'instant de promoteurs des États-Unis. On vise un lancement au printemps.
«Ces réseaux-là ont de l'argent. Il faut les convaincre de l'investir dans la boxe», résume le Québécois, qui gravite dans la boxe professionnelle depuis 1991. GYM existe depuis 10 ans.

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