HASSAN N’DAM N'JIKAM n"a pas dit son dernier mot!

Déterminé, consciencieux et sûr de lui, Hassan N’Dam, boxeur franco-camerounais que l’on n’a plus vu sur les rings depuis le mois d’octobre 2012 et une défaite contre l’Américain Quillin, continue sa marche en avant. Boxeur au palmarès éloquent -84 combats pour 77 victoires en amateur, 28 combats pour 27 victoires dont 17 par K.O en professionnel- il n’hésite pas à franchir les frontières pour s’entraîner et renforcer sa pratique. Rencontre avec un boxeur en pleine force de l’âge, passé par les USA, et qui réserve une surprise à ses fans.

Quand avez-vous débuté dans le monde de la boxe ? Pourquoi avoir choisi ce sport ?

J’ai débuté la boxe à l’âge de 6 ans au Cameroun avec mes 2 frères. Notre papa était un ancien champion d’Afrique des poids lourds amateur et c’est lui qui nous a initiés. Comme des gamins, on essayait de l’imiter. Voilà d’où est venu cet amour pour la boxe,  qui est passé d’une simple pratique à une passion.

Quel est votre meilleur et votre pire souvenir en tant que boxeur ?

Mon meilleur souvenir, c’est la première ceinture de champion du monde accrochée au tour de ma taille au Palais des Sports de Versailles. Je me suis dis, ça y est c’est fait, le rêve entrevu grâce à Tyson et Ali durant mon enfance, s’est réalisé. Mon pire cauchemar lui, est le fait d’avoir été abandonné  hors de l’hôtel par mon ex promoteur, Sébastien Acaries, avec tout mon staff et toute ma famille, dont ma femme enceinte, après ma défaite à New York. C’est à ce moment qu’on se dit qu’il existe encore des gens qui sont fait pour gâcher le sport qu’on aime et pour lequel on se sacrifie tous les jours.

Avez-vous un modèle ou quelqu’un qui vous inspire ?

Oui j’ai un modèle, comme je dis toujours, un vrai boxeur c’est un bon tricheur. Alors certes on ne le fera jamais à la perfection, mais on gagne à prendre le meilleur de chaque bon boxeur. Étant jeune,  je regardais Mike Tyson et tout le monde m’appelait ainsi. Mais au fil du temps et de la sagesse acquise,  j’ai compris que la meilleure boxe était de toucher sans se faire toucher. Donc je me suis inspiré de Mohamed Ali. Après mes JO, quand je suis passé pro, je regardais beaucoup Roy Jones et maintenant la classe, c’est Floyd Mayweather. Je m’inspire donc un peu de tous en y rajoutant du Hassan N’Dam et ça ne peut donner que du bon.

Pourquoi êtes-vous parti aux États-Unis ?

Tout simplement parce que les USA sont le berceau de tous les grands événements de boxe. Et aussi pour aller côtoyer les plus grands et rencontrer les meilleurs boxeurs de ma catégorie.  En France et en Europe j’ai fait le tour. 

Qu’avez-vous retenu de ce voyage ?

La différence entre notre monde de la boxe et le leur. Le respect et la reconnaissance de mes sacrifices et la rencontre de beaucoup de personnes pouvant m’accompagner dans la suite de ma carrière.

Vous avez rencontré Floyd Mayweather. Quelle est votre relation avec lui ?

Ma relation avec Floyd, à ce moment-là, était de lui montrer ma boxe. Il devait me voir pour me tester devant ses boxeurs de la TMT. Si j’ai réussi cette épreuve avec brio, celle-ci n’a pas donné grand chose au niveau négociation. En raison de ses multiples occupations, avec Guerrero auparavant et maintenant Alvarez, on n’a pas avancé.

N’avez-vous jamais envisagé de rester aux États-Unis pendant quelques temps ?

Évidemment. Mais c’est en France que j’ai marqué mon territoire, que j’ai mes camps d’entraînement, et surtout c’est ici que se trouvent mes repères personnels et familiaux. De plus, aujourd’hui je ne suis plus seul, avec ma famille, je ne peux plus partir à l’aventure. Tout doit être réglé au millimètre pour moi et mon foyer.

Lors d’une interview, vous avez évoqué votre revanche avec Peter Quillin. Quelle est la situation aujourd’hui ?

C’est le passé. Je n’attends plus après ça pour boxer. Golden Boy, qui gère le boxeur, n’est pas prêt à m’accorder cette revanche signée sur contrat. Malgré des tentatives via la fédération WBO et les avocats, il n’y a plus d’avancée sur ce  sujet. J’accuse même un complot avec mon ex promoteur Sébastien Acaries qui a usé d’un faux contrat et s’est servi de ma signature pour l’utiliser pour un vrai contrat moyennant une contre-partie financière de la part de Golden Boy.

Quels sont vos projets ?

Pour l’instant je suis sur un grand projet. Remonter sur le ring très prochainement aux USA et faire un championnat du monde en espérant que ça se concrétise. Mais tout ça, je le fais sans promoteur, le but pour moi et mon manager Mustapha Ouicher c’est de boxer et de se reclasser challenger mondial. D’ici janvier 2014 on aura le droit en France et dans le monde au grand retour du « fenomeno » Hassan N’Dam.

 

Quel est votre regard sur la boxe d’aujourd’hui ?

Tout simplement, la boxe en France a besoin de concurrence dans l’organisation, dans la promotion, dans les retransmissions TV. Contrairement aux Américains qui sont nombreux et ont le soutien de plusieurs TV, je trouve qu’en France on fait beaucoup de rencontres juteuses franco-française ou avec les Américains, mais on n’en entend pas parler. Alors qu’aux USA lorsqu’il y en a une, les TV se les disputent. Je pense qu’un effort doit être fait au niveau de la fédération française. Il faut des nouvelles signatures de partenaire. Car nous sommes moins accompagnés par les sponsors TV. La fédération devrait créer des tournois et des galas. Cela permettrait de découvrir des jeunes talents cachés par le manque d’organisation et d’ouverture médiatique. Ce manque d’ouverture médiatique contraint les jeunes boxeurs à abandonner leur passion, faute de finance, et les oblige à retourner travailler.

L’émergence du MMA fait-elle de l’ombre à la boxe ?

Le MMA, c’est un autre sport comme le foot, comme la boxe thaï mais qui a su exploiter la jeunesse dans les sports de combat. Mais il ne fait pas de l’ombre à la boxe car ce sont deux univers différents. Chacun à son amour pour chaque sport et comme on dit toujours on n’aime pas un sport, c’est ce sport qui nous aime et nous adopte.

Seriez-vous tenté par autre chose que la boxe ?

Je suis déjà tenté et pratique déjà à l’entraînement un autre sport depuis peu mais très bientôt, vous saurez officiellement de quel sport il s’agit car mon coach me prévoit un championnat du monde en juin 2014. Alors restez attentifs car Hassan N’Dam n’a pas encore fini de faire parler sa foudre.